La prospection pétrolière au Portugal continue d'agiter les esprits. Il y a quelques mois nous avions déjà traité de ce sujet en mettant à jour les conclusions du moment. Des collectifs très actifs avaient pris à bras le corps les projets de forages, enclenchant un véritable combat contre les multinationales et une part du gouvernement peu enclin à laisser échapper une perspective financière alléchante. Seulement les hommes politiques focalisés sur la courbe des résultats économiques du pays en oubliaient un peu rapidement les risques naturels encourus.

Ce que ne manquèrent pas de leur rappeler énergiquement les associations telles que ASMAA (Algarve Surf and Marine Activities Association) qui a lancé une pétition en ligne cumulant à ce jour 32 332 signatures. L'exploration gazière et pétrolière sur la côte Sud du Portugal suscite l'indignation et la colère des acteurs des secteurs économiques liés au tourisme et à la pêche.

D'autorisations en annulations, une véritable "télé novela" portugaise

Au début de l'année 2017 le groupe GALP obtenait l'autorisation de forage au large des côtes de l'Alentejo, à partir du mois d'avril de cette même année jusqu'au mois de juin inclus. Cette annonce avait été faite par le président exécutif du groupe GALP, Carlos Gomes Da Silva, pendant une présentation aux actionnaires du plan de financement de l'entreprise l'engageant pour les cinq années suivantes.

Cette réunion avait lieu à Londres, lors du Capital Markets Day de la même année 2017. En mars 2017 le collectif "Portugal Livre da Exploração de Petroleo" exige de la part du gouvernement une position claire. Cette exigence doit permettre d'entrer dans une lutte plus affirmée contre les forages si le gouvernement persiste ouvertement dans son projet de prospection.

Fin mars 2017 le conseil de Odemira, ville côtière de l'Alentejo, confirme un recours contre l'exploration pétrolière sur son littoral. Cela concerne les concessions ENI/GALP. Dans le même temps, sont annulées les autorisations de forages concédées au consortium Repsol/Partex concernant la zone Algarve.

Une lutte sans merci renvoie dos à dos les défenseurs de la nature et le gouvernement

Le 13 aout 2018 le tribunal suspend la licence de forage du consortium ENI/GALP qui souhaitait initier ses recherches d'hydrocarbures au large des côtes de Aljezur. Le gouvernement fait appel de cette décision le même jour. Aussi incroyable que cela puisse paraître, le ministère de la mer s'est révélé être la force motrice du gouvernement pour parvenir à accorder des concessions de forages au consortium ENI/GALP et interjeté appel contre la décision de justice visant à interdire tous forages. A ce jour, le combat des associations de défense de la nature, les collectifs de surfeurs et ardents défenseurs de la préservation du littoral et de la mer ne relâchent pas leurs efforts pour faire en sorte qu'aucune concession ne soit plus jamais accordée. Le combat est loin d'être terminé.