La fourbure est une pathologie dont tous les propriétaires de chevaux ou d'ânes ont entendu parler. Le terme fait peur car il évoque des complications qui peuvent être fatales aux équidés. A l'évocation de ce mal les inquiétudes pointent, teintées d'un sentiment d'impuissance qui rend le diagnostique terrifiant. De manière résumée, la fourbure est une inflammation et une congestion des pieds des équidés. La matière vive des pieds, emprisonnée dans la boite cornée formée par le sabot, enveloppe protectrice relativement rigide et vivante, souffre d'une inflammation aiguë perturbant le réseau sanguin du pied.

Le pied est constitué de la phalange distale ou troisième phalange qui est entourée de deux couches : une externe, le kéraphylle et une interne, le podophylle. Ces deux couches sont imbriquées l'une dans l'autre, solidaires et garantes de l'adhésion entre la structure interne du pied et la paroi du sabot. Cette imbrication est permise par un réseau de lamelles qui fonctionnent à la manière du "velcro". La fourbure est la résultante de la dégradation de ces lamelles. Sous l'effet de la perturbation du réseau sanguin, la phalange distale n'est plus stabilisée et se désolidarise de la paroi dorsale du pied. Cela implique que la phalange bascule vers le bas, entraînée par la traction du tendon fléchisseur profond du doigt.

Dans les cas les plus sévères, il peut y avoir un "effondrement", c'est à dire la descente de la troisième phalange dans la boite cornée et, le cas échéant, une perforation de la sole par cette même phalange. Au pire, le cheval peut perdre son sabot.

Connaître les pathologies afin de prévenir les risques

C'est lorsque les équidés sont menés aux pâturages que plus de la moitié des fourbures est déclarée.

La plupart du temps il s'agit de fourbures alimentaires et la surconsommation de céréales en est la cause. Il est bon de se souvenir que parfois, en voulant répondre favorablement aux demandes de nos compagnons, nous les fragilisons. Souvenons nous que l'ingestion riche en glucides solubles, surtout présents dans les herbes au printemps et en automne, favorise le déclenchement des fourbures.

La surcharge pondérale est un terrain propice à l'apparition de ce mal et il convient de surveiller l'alimentation des poneys et des ânes dont les besoins sont très limités. Quant aux chevaux ils doivent aussi faire l'objet d'un régime alimentaire raisonnable et parfaitement établi en fonction du travail et des nécessités liées à une activité précise.

Des causes multiples qu'il convient de connaître afin de les maîtriser

Quelle soit mécanique, endocrinienne ou même directement déclenchée par des coliques graves, la fourbure est une complication dont la gravité ne peut être ignorée. Le syndrome de Cushing chez les chevaux âgés, le syndrome métabolique équin chez les chevaux obèses, une multitude de paramètres doivent nous ouvrir les yeux sur de réels dangers.

Indépendamment du fait que la fourbure concerne majoritairement les antérieurs, elle peut impliquer aussi les postérieurs ou même un seul pied. Le traitement de la fourbure est une réaction concertée entre le vétérinaire et le maréchal ferrant. Ces compétences associées permettent, après un diagnostique médical, une mise en oeuvre des moyens techniques pour remédier au problème.