Le monde du Football africain vient d'être chamboulé. C'est la consternation ce 30 novembre 2018 au pays des lions indomptables. La nouvelle est tombée : le Cameroun n'organisera pas la CAN 2019 (coupe d'Afrique des nations) de football. Cette annonce est une décision de la CAF (confédération africaine de football) et de son comité exécutif, et ce après la lecture du rapport d'une commission venue inspecter les travaux au Cameroun. Le ministre de la communication, porte-parole du gouvernement, Issa Tchiroma Bakary, lors de son allocution le 1er décembre 2018, a informé l'opinion publique, en "prenant acte" de cette décision.

Toutefois, selon le Mincom, les travaux se poursuivront et seront livrés dans les délais.

"Ce 30 novembre 2018, le comité exécutif de la CAF et moi réunis (à Accra au Ghana), avons décidé de différer l'organisation de la CAN 2019 par le Cameroun. La CAF et le comité exécutif seraient honorés que le Cameroun puisse accepter d'abriter l'édition 2021 de la CAN", s'est parallèlement exprimé Ahmad Ahmad (président de la CAF), dans sa lettre adressée au chef de l'État du Cameroun, son excellence Paul Biya. Cette annonce survient au moment où le gouvernement camerounais s'investit à 5000% dans ses projets infrastructurels, pour cet accueil tant attendu des citoyens camerounais. Plusieurs stades en construction (Olembe, Japoma, Roumde Adjia,...) ont néanmoins fait de grandes progressions, selon les rapports de l'État du Cameroun.

Un retrait de la CAN mal perçu des Camerounais

Le Cameroun qui compte de nombreux titres africains ne digère pas ce refus de la part de la CAF. Les médias Camerounais, quant à eux, en ont fait un sujet de débat hier sur les plateaux télé et radio. "Certes cette décision a piétinée notre dignité, mais soyons confiants. Nous sommes déprimés. Sortons des clivages absurdes et des accusations, pour faire front, et pour nous préparer pour 2021" a notamment déclaré la célèbre auteure camerounaise Calixte Beyala dans l'émission "Club d'Élites".

Selon Joseph-Antoine Bell, la décision aurait dû être prise il y'a deçà trois mois. Pour le candidat a la présidence de la Fecafoot, la faute reviendrait à Ahmad Ahmad qui a plaidé en faveur du Cameroun pour que cela soit fixé fin novembre ou début décembre 2018. Par ailleurs, pour Bell, le mois de mars figurant dans le cahier de charges, celui-ci ne correspondrait pas à la date à laquelle les infrastructures devraient être achevées.

Toutefois, il correspondrait plutôt à celui de la rétrocession des infrastructures de la CAN Total 2019.

Une compétition aux multiples enjeux

Traversé par une crise anglophone quelque peu perturbante, le Cameroun, actuellement en plein chantier, comptait sur cette édition pour une fois de plus démontrer son hospitalité et son vivre ensemble inhérent. Ce retrait survient malheureusement pour le Cameroun, comme une déception face aux chantiers déjà entrepris dans tout le pays. D'un autre côté, la réaction de l'ancien sélectionneur du Cameroun Claude Leroy en dit long sur le sujet. "La décision de la CAF reste incompréhensible. En sept mois, le Cameroun aurait très bien pu terminer ses travaux. Il y a eu des réunions secrètes pour que cette CAN soit retirée à ce pays. Pour moi cette décision est illégitime" s'est exprimé celui surnommé le "sorcier blanc", Claude Leroy, sur la chaîne de télé Canal + sport.

L'ancien collaborateur de la Fecafoot Hamadou Babba Abdouraman reste sur une message d'espoir: "Je pense très sincèrement et très humblement que nous avons la possibilité de faire reculer la CAF et de conserver l'organisation de la CAN 2019".