Jamais depuis les années 20 un dirigeant britannique n'avait essuyé un tel revers. La Chambre des Communes a rejeté massivement l'accord précisant les conditions de sortie de l'Union européenne. Le score est sans appel pour Theresa May enregistrant 432 voix contre face à 202 voix se prononçant pour.
Dans un ultime discours de soutien à ce texte de retrait, la Première ministre britannique avait mis en garde sur les conséquences qu'engendrerait le rejet du texte plongeant dans une forme "d'incertitude" le pays, à trois mois et demi de l'échéance.
A l 'issue du scrutin, Jeremy Corbyn, chef de l'opposition travailliste, a introduit une motion de censure contre le gouvernement en place. Il est revenu sur le caractère "catastrophique" du résultat, néanmoins sans surprise tant ce texte avait peiné à convaincre les deux clans. Theresa May reste déterminée et exclue toute démission.
Vers un "plan B"
Il reste cinq jours à Theresa May pour mettre en place un plan B de sortie de crise si elle survient à la motion de censure travailliste. "La Chambre a parlé et le gouvernement écoutera" a-t-elle lancé après le vote, ouvrant au dialogue entre partis pour définir la voix à suivre.
Les solutions restent maigres avec d'une part l'engagement de retourner devant le parlement à Bruxelles pour renégocier le traité et d'autre part demander un report de la date du Brexit, qui est fixée au 29 mars prochain. Dernière issue un divorce avec l'Europe sans accord, une issue redoutée par les milieux économiques sur ses conséquences qui seraient désastreuses.
L'Union Européenne réagit
De son coté, l'Union européenne a réagi par la voix du Président du Conseil, Daniel Tusk, appelant à trouver "une solution positive" pour l'avenir. Sur un ton moins optimiste, Jean Claude Juncker, Président de la Commission Européenne, s'inquiète du "risque accru d'un Brexit sans accord" et demande au Royaume-Uni de clarifier sa position au plus vite.
Plus que jamais, les 27 nations européennes vont rester de concorde face à la décision des députés britanniques. Ce vote qualifié d'historique au Royaume Uni a relancé les polémiques en place depuis juin 2016, date du référendum de sortie de l'Europe, montrant une classe politique instable face à son avenir et celui de son pays.
Plus indépendamment, les défenseurs d'un nouveau référendum sur la sortie du Royaume Uni de l'Union européenne sont à pied d'oeuvre, dénonçant Theresa May de la destruction future de leur pays.