Depuis le 22 février 2019, date de la première marche pour la dignité des Algériens qui réclament le départ du président Abdelaziz Bouteflika, des milliers de personnes se mobilisent pour accélérer le mouvement et la pression sur le pouvoir en place. Après 10 jours de manifestations populaires, le slogan le plus scandé lors de ces mobilisations était : "Non à un 5e mandat".
Le président, 82 ans, affaibli physiquement et au pouvoir depuis 1999, a en effet déposé sa candidature dimanche 3 mars au Conseil constitutionnel et a adressé une lettre à la nation dans laquelle il reconnaît cependant "l'inquiétude" du peuple algérien.
Le 8 mars, point d'orgue du soulèvement ?
Mais cette dernière annonce n'aura pas calmé la volonté des manifestants de voir partir leur président. Au contraire, comme en témoignent les messages de mobilisations sur les différents groupes et réseaux sociaux, la troisième marche prévue pour le vendredi 8 mars 2019 apparaît comme le point d'orgue de ce "soulèvement" tout à fait inédit dans le pays.
Suivant la bonne tenue de ces défilés, durant lesquels peu de débordements ont été constatés, entrant en coïncidence avec la Journée internationale des droits des Femmes, les Algériennes pourront rejoindre et ainsi amplifier la portée des cortèges de manifestants.
Convergence des revendications
Tel le Collectif des femmes libres et indépendantes de Béjaïa, nombre d'appels aux femmes à rejoindre la protestation circulent sur les réseaux via des groupes constitués ou de façon plus singulière.
Ces dernières militeront donc légitimement contre l'oppression des femmes dans la société algérienne, l'égalité hommes-femmes de même que l'abrogation du code la famille en leur défaveur jusqu'alors.
Pour rappel, les Tunisiennes, véritable socle du modèle familial tunisien et dont le statut et les droits sont parmi les plus progressistes des différentes sociétés arabes, avaient participé dès les premiers jours au soulèvement populaire face au clan Ben Ali et avaient fini par obtenir plusieurs révisions de l'ancienne Constitution.
Le rôle historique tenu par la femme Tunisienne dans la révolte face à la dictature du régime aura été depuis largement décrit et démontré. On peut donc s'attendre à un vendredi 8 mars 2019 noir pour le pouvoir en place qui constatera la convergence des revendications politiques, économiques et sociales. Le rendez-vous est pris.