Entre le président des Etats-Unis, Donald Trump et la représentante du Congrès, Ilhan Omar, la guerre est définitivement déclarée. Dans ce nouveau bras de fer politique, la fin semble justifier les moyens. La Maison Blanche a dû défendre le président américain, dimanche 14 avril, et assurer qu'il "n'incitait pas à la violence" après que Donald Trump, adepte des réseaux sociaux et des fake news, ait publié sur son compte Twitter un montage vidéo de 42 secondes, vu des millions de fois, qui accuse Ilhan Omar et lie l'un de ses discours avec les attentats du 11 septembre.

Sur cette vidéo on peut voir des prises de parole de l'élue entrecoupées de séquences d'attaques terroristes des tours jumelles du World Trade Center qui s'effondrent.

"Le président ne souhaite assurément aucun mal ni aucune violence contre personne, mais (il) doit absolument rappeler à l'ordre la membre du Congrès pour, non pas un seul, mais de nombreux commentaires antisémites", déclarait dimanche, Sarah Sanders, à la Maison Blanche.

La porte-parole faisait référence à une polémique impliquant Ilhan Omar après de récents commentaires sur Israël jugés antisémites par certains élus.

Menaces de mort contre l'élue démocrate

Mais depuis la publication par Trump de ce montage vidéo, les menaces violentes se sont multipliées.

Un homme aurait été arrêté pour avoir appelé son bureau en menaçant: "Je vais lui mettre une balle dans la tête".

Donald Trump n'a pourtant exprimé aucun remord et a même plus tard confirmé ses accusations.

Tout oppose Donald Trump et Ilhan Omar

Il faut dire qu'absolument tout oppose les deux protagonistes de ce duel politique, idéologique et même spirituel.

Lui, 73 ans, blanc, né sur le sol américain à New York, protestant presbytérien, trois fois marié, réformé de l'armée, homme d'affaires, vedette de télé-réalité, de courtes études en immobilier, héritier, puis magnat de l'immobilier, élu 45e président des Etats-Unis menant une politique républicaine ouvertement populiste.

Elle, 38 ans, noire, née à Mogadiscio en Somalie, réfugiée de guerre au Kenya, musulmane, mariée, mère de trois enfants, arrivée aux Etats-Unis à 12 ans, diplômée en sciences politiques et relations internationales, avocate, représentante depuis 2018 du Minnesota à la Chambre basse du Congrès des États-Unis.

Une opposition franche et multifactorielle qui s'intensifie entre Ilhan Omar et Donald Trump, à l'approche des élections du premier trimestre 2019. L'affrontement de deux mondes distincts et à première vue irréconciliables. Deux mondes, ancien et nouveau, conservateur et démocrate, clientélisme et méritocratie, homme blanc protestant et femme noire musulmane.