Le 2 juillet, l’Autriche a procédé à un vote remportant l’interdiction totale contre le glyphosate. Cette initiative a été très appréciée par Greenpeace. Cette décision a été critiquée par les syndicats agricoles. L’origine de ce vote est la nature cancérigène de ce produit.

Le Parlement interdit le glyphosate

Le Parlement autrichien a approuvé l’interdiction de ce produit en Autriche. Il a en effet préféré prendre des précautions étant donné l’éventuelle toxicité de ce produit. Ce texte a d’ailleurs été soutenu par le parti d’extrême droite (FPÖ).

Cela faisait des semaines que la question de l’interdiction se posait en Autriche. En effet, la licence d’utilisation du glyphosate au sein de l’Union européenne est encore valable jusqu’au 15 décembre 2022.

Le parti conservateur (ÖVP) a jugé que cette interdiction pénalise les agriculteurs. Il a donc voté contre une interdiction totale. Ce parti a pourtant été désigné favori pour revenir au pouvoir après les législatives. Sebastian Kurz avait suggéré que les particuliers aient l’interdiction d’utiliser le glyphosate aux alentours des écoles, ainsi que sur les terrains de sport.

L’interdiction du glyphosate n’est pas la seule mesure adoptée

Un gouvernement technocrate dirige actuellement l’Autriche.

De ce fait, les parlementaires ne se sont pas arrêtés à cette interdiction inédite du glyphosate en Europe. Ils ont également procédé à l’interdiction des sacs plastiques en Autriche. Cette mesure prendra effet au plus tard en 2021. De plus, ils vont ajouter à la Constitution l’interdiction de privatiser les ressources en eau.

Le Bauernbund (syndicat agricole du parti conservateur) prévoit que cette mesure sera probablement annulée par les instances européennes. L’Etat régional de Carinthie a déjà procédé à ce type d’annulation en 2018. Il existe en effet un argument en défaveur de cette interdiction : le glyphosate n’est utilisé au plus que sur 1% des terrains agricoles en Autriche.

Le syndicat a d’ailleurs accusé les députés de “populisme sur le dos des agriculteurs”.

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a classé ce produit depuis 2015 comme cancérigène. Le glyphosate porte différents noms commerciaux tels que “Roundup”. En effet, le brevet est désormais tombé dans le domaine public. Ce dernier est produit par Monsanto et fait parti du groupe Bayer. Monsanto a été condamné deux fois. Il a été reconnu à l’origine du cancer de deux personnes aux Etats-Unis. La firme n’avait pas averti les utilisateurs des risques qu’ils couraient lors de l’utilisation de ce produit.

En Europe, le glyphosate fait l’objet de restrictions dans certains pays : son application ne peut être que partielle ou locale.

Malgré de nombreux débats, les Etats membres de l’Union européenne ont permis le renouvellement de la licence d’utilisation de ce produit pour une durée de 5 ans. D’autre part, la Commission européenne a annoncé l’accord des agences scientifiques. En effet, l’Efsa (agence pour la sécurité des aliments), ainsi que l’Echa (agence pour les produits chimiques), n’ont pas désigné le produit comme étant cancérigène.

Cependant, l’Efsa a été remis en cause : des journaux ont annoncé que le rapport de cette agence contenait des passages d’un texte écrit par Monsanto en 2012 fabriquant du glyphosate.