« Des parties de la Grande Barrière de corail seront mortes d’ici à 2034 si nous ne réduisons pas les émissions de gaz à effet de serre » s’alarme l’ARCCSS. Le plus grand récif corallien au monde, long de 2600 km, est inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO. L’élévation de la température terrestre et aquatique et bien d’autres facteurs sont les causes d’un blanchissement alarmant des coraux.

Ce mois d'août 2019, l'éruption d'un volcan sous marin au large des îles Tonga est une aubaine pour la grande barrière de corail. Les pierres ponces, formées par les projections de laves refroidies au cours de leur déplacement dans l'océan pacifique, se sont réunies en un radeau de 150 Km carrés et se déplacent direction la Grande Barrière de corail.

Leur périple est prévu pour 6 ou 7 mois. Moment opportun car la barrière est actuellement dans une période de reproduction de ces coraux.

Ce phénomène ayant lieu tous les 5 ans environ permet à la Grande Barrière de se renouveler. Ses parties détruites vont peu à peu être remplacées par de nouvelles pierres ponces avec son lot d'espèces marines. L'arrivée des pierres ponces va pouvoir légèrement remédier au manque de diversité de l'écosystème marin aux alentours.

Aggravation du blanchissement des coraux

93 % des récifs sont victimes de blanchissement dont plus de la moitié (55 %) gravement blanchis. C’est le constat alarmant de Terry Hughes, chercheur australien au Centre d’étude des récifs coralliens, de l’université James-Cook.

Depuis 1980, le phénomène a quintuplé : la fréquence des épisodes de blanchissement est passée de tous les 30 ans à tous les 6 ans. Près de la moitié de la faune (tortues, poissons, dauphins) et de la flore de la barrière de corail a été perdue. Il s’agit d’un grand dommage pour ce trésor marin où des milliers d’espèces s’y activent.

En 30 ans, la barrière a subi une destruction massive de ses coraux. Trois grands épisodes de blanchissement ont également marqué l’écosystème : en 1998, 2002 et en 2017. En dépit de la situation, l’Australie et les Etats-Unis n’ont toujours pas signé le protocole d’accord de Kyoto. Si rien n’est fait, en 2050, la barrière perdra 5% de sa surface voir pourrait totalement disparaître avant les 100 prochaines années.

L’Australie, l’un des pays les plus pollueurs du globe

L’Australie est considérée comme un mauvais élève du climat. Ce pays est l’un des plus pollueurs du globe. En cause, l’industrie charbonnier bien implanté. Canberra a signé un partenariat avec l’indien Adani, de soixante ans, afin d’exploiter une gigantesque mine de charbon. La ville est classée 8ème à l’échelle mondiale, en terme de quantité de gaz à effet de serre émis par habitants. Le pays est également un grand exportateur de matières premières.

33 millions d’euros seront mobilisés par le gouvernement australien afin d’améliorer la qualité de l’eau et plusieurs levées économiques sont en prévision. Un sursaut nécessaire pour le pays qui a un long passif de climato-sceptique.

Tony Abbott, premier ministre australien de 2013 à 2015, a nié le changement climatique, le qualifiant de « connerie absolue ». D’autres solutions sont désormais investies comme la mise en place de zones protégées ou l’arrosage automatique de l’océan.

De nombreuses causes

Le réchauffement climatique est l’une des causes principales de la destruction et du blanchissement de la grande barrière de corail. L’eau s’est réchauffée de 1 à 3 degrés entraînant le dérèglement de tout un écosystème : expulsion de petites algues, famine des coraux, modification de leur couleur, entre autres. Les cyclones tropicaux ne jouent pas en la faveur d’une amélioration.

L’activité humaine, génératrice de pollution, est aussi un facteur aggravant.

Les activités agricoles via l’écoulement des engrais dans la mer, polluent l’océan. Les pesticides et autres engrais chimiques bloquent la photosynthèse. En conséquence, une étoile de mer, au nom de l’acanthaster, prolifère et tue les coraux. Ce n’est pas seulement la biodiversité qui est menacée mais indirectement le tourisme ainsi que des métiers comme celui de pécheur.