La 27e Journée mondiale de la Liberté de la presse, est célébrée cette année sous le thème : "le Journalisme sans plainte ni complaisance". Au Cameroun, le REPAC (Réseau des patrons de presse du Cameroun) face à la précarité qui sévit dans la presse a déclaré la journée du 04 mai 2020, "presse morte".
"Nous sommes abandonnées, nous la presse privée, par les pouvoirs publics. Nous avons renvoyé trois quart du personnel en congé technique et devons aussi leur acquérir un certain matériel pour continuer de travailler avec eux depuis leurs domiciles, tels que les téléphones portables, ou les crédits de communications. Avec cette situation du Covid-19, nous n'avons plus de rentrée d'argent et devons payer des loyers, payer l'imprimerie, payer les impôts et même certains employés, pourtant la presse privée est mise à l'écart face à cette situation. L'opération presse morte est donc maintenue".
A noté François Mbocke, Président du REPAC et directeur de publication du Groupe Diapason, ce 03 mai à l'émission "Club d'Elites" sur la chaîne de télévision privée Vison 4.
Une presse privée peu écoutée pendant le Covid-19
Les revendications du REPAC ont été mis en exergue dans un communiqué rédigé par les éditeurs de presse le 28 avril 2020. ces 10 revendications concernent notamment du refus de l'État de soutenir la résilience de cette presse à capitaux privés face au Coronavirus (Covid-19) ou de l'accentuation de la fragilité économique de celle-ci, vis à vis des différentes mesures de restrictions édictées par le gouvernement dans le cadre de cette pandémie mondiale.
La presse privée se dit ainsi être livrée à elle-même et sans financements de l'Etat. Parmi ces revendications, les éditeurs de presse ont également évoqués l'accumulation des arriérés de paiement des prestation dues à la presse, l'amaigrissement du portefeuille publicitaire et certains de ses prolongements inexpliqués (par les entreprises), la non application des dernières recommandations des états généraux de la Communication (2012), qui visait le non toilettage de la loi sur la communication sociale au Cameroun.
Le SNJC adresse son plaidoyer face à cette presse mise à l'écart
Le BEN (Bureau Exécutif National) du SNJC (Syndicat national des journalistes du Cameroun) a par ailleurs fait une sortie signée du président National Dénis Nkwebo ce 03 mai.
" Le BEN du SNJC rappelle que les hommes et les femmes des médias du Cameroun dans leur immense majorité, travaillent sans contrats de travail, sans salaires décents, sans salaires réguliers, sans sécurité sociale, sans assurance maladie, sans équipements de protection individuelle. La situation précaire des travailleurs des médias contraste avec le train de vie extravagant et arrogant de la majorité des patrons de presse, qui vivent de la rente, de la corruption, de la soumission et de l’assujettissement aux groupes d’intérêts maffieux.
Le BEN du SNJC fait obligation à tous ses membres, sans exception, de respecter scrupuleusement les règles d’éthique et de déontologie, et de remplir leur mission professionnelle dans la probité et la dignité.
Dans le cadre de la couverture de la crise sanitaire en cours, le BEN demande à ses membres de rester sur l’essentiel, de privilégier l’espoir, de mettre en lumières toutes les solutions proposées et de documenter les manquements observées ici et là.
Le BEN se félicite de la forte mobilisation des camarades du Nord-Ouest et du Sud-Ouest pour une couverture professionnelle des tristes événements en cours dans ces deux régions du pays. Le SNJC prie le chef de l’Etat Paul Biya, de prendre des mesures exceptionnelles au profit des journalistes incarcérés ainsi que ceux contraints à l’exil dans la cadre de la crise anglophone. Le BEN attache le plus grand prix à la protection et la sécurité de ses membres et sollicite la pleine de compréhension des autorités pour que cessent tous les actes d’intimidation et de répression contre les journalistes au Cameroun". A fini le président du SNJC.