La nouvelle est apparue comme un coup de tonnerre. Chadwick Boseman n'est plus. L'image incontestée du célèbre long métrage "Black Panther" a fini par succomber à ce cancer du colon qui le rongeait depuis 2016.
Il s'est éteint à Los Angeles (Etat de Californie aux Etats-Unis) à son domicile en compagnie de sa femme et de ses proches, ce 28 août 2020 à l'âge de 43 ans. Dès l'annonce de sa mort, les hommages n'ont cessé de défiler sur la toile. Allant de Chris Evans à Joe Bidden (candidat à la prochaine élection présidentielle aux Etats-Unis), de nombreux remerciements pour le rôle du roi T'challa qu'il incarnait dans le film "Black Panther" de la franchise Marvel Comics, réalisé par Ryan Coogler en 2018, ont fait de sa mort la célébration d'une vie.
Ce natif de l'Etat de Caroline du Sud a su incarner à la perfection son personnage issu du royaume du "Wakanda". Cette production qui a ramené une recette de plus d'un milliard de dollars au box-office a sonné le glas de cette rupture raciale dans le Cinéma. Chadwick Boseman a notamment incarné le premier super-héros noir du studio Marvel Comics, créé en 1966. Pour ce faire, cette adaptation de bande dessinée a d'ailleurs été nominée en 2019, comme meilleur film aux Oscars. Ce fut une première dans l'histoire du cinéma à la récompense des Oscars.
Chadwick Boseman au-delà du cinéma
"Au delà de la magnifique carrière de Chadwick, il a été porteur d'un espoir, non seulement pour les Afro-Américains, mais également pour nous africains.
Pour une fois l'Homme Africain ainsi que son royaume ont été présentés comme étant les plus puissants du monde dans un film Américain", a-t-on pu lire comme hommage sur le mur Facebook de l'honorable députée camerounaise Nourane Fotsing.
Ce film a créé un mouvement de domination dans la commémoration de l'esprit de liberté des noirs et même des Africains.
Célébré dans le monde entier, "Black Panther" a incarné une révolution sociale dans l'étau érigé contre le racisme et la discrimination, en mettant en exergue la suprématie des royaumes africains et de leurs cultures ethnologiques dans leur plus simple appareil. Le roi T'challa que Chadwick Boseman a incarné fut l'un de ses rôles les plus importants de sa carrière d'acteur.
Ayant lui-même des origines provenant de Sierra Leone, il a partagé l'affiche de ce chef-d'oeuvre avec d'autres acteurs noirs et célèbres d'Hollywood. On a pu apercevoir les acteurs oscarisés comme Lupita Nyong'o (originaire du Kenya) et Forest Whitaker, la présence très remarquée d'Angela Bassett, de Michael B. Jordan, de Letitia Wright, de Danai Gurira, de Florence Kasumba ou encore de Daniel Kaluuya.
De l'acteur au phénomène d'idolâtrie
N'ayant pas médiatisé sa maladie, Chadwick Boseman a enchainé plusieurs opérations et chimiothérapies dans le silence selon le communiqué laissé par sa famille sur les réseaux sociaux (Twitter, Facebook..). "Chadwick est venu à la Maison Blanche pour travailler avec des enfants lorsqu'il jouait à Jackie Robinson. On pouvait dire tout de suite qu'il était béni. Être jeune, doué et noir; d'utiliser ce pouvoir pour leur donner des héros à admirer; faire tout cela dans la douleur - quelle utilisation de ses années", a écrit Barack Obama, ancien président des Etats-Unis.
Il a joué dans de nombreux films dont "42" de Brian Helgeland en 2013, "Get on Up" de Tate Taylor en 2014 ou encore plus récemment dans le long métrage "Da 5 Bloods" du célèbre réalisateur afro'américain Spike Lee. Le deuxième volet de "Black Panther" devait sortir en 2022 où il aurait toujours incarné le roi T'challa du Wakanda. Cette disparition soudaine laisse un grand vide dans le monde des super-héros de la franchise Marvel Comics. Chadwick Boseman à lui seul irradiait la puissance de la culture africaine qu'il incarnait dignement en mettant en lumière le lien qui unit les ancêtres et les vivants et a parallèlement donné et offert une image nouvelle dans la lutte raciale.
Après la sortie du film, de nombreux mouvements avaient vu le jour aux Etats-Unis où certains afro-américains réclamaient cette appartenance spoliée depuis la période esclavagiste.
Des appellations et des intonations de ce long métrage ont par ailleurs fait de nombreux débats dans plusieurs pays. Une certaine fierté s'était alors invitée dans les mouvements anti-raciaux où des noirs étaient impliqués.
Ce modernisme technologique institué dans un royaume dominé par des noirs présents dans le film Black Panther a fait renaître cette présence culturelle qui a vu le jour dans les attitudes, le vestimentaire et même la langue utilisée dans le film. Comme elle était constamment répétée dans le film, l'intonation "Wakanda Forever" sied sans nul doute à l'incarnation du rôle de l'acteur, ceci avec une retournement pour "T'challa Forever". Ne dit-on pas couramment en Afrique, "Le roi est mort, vive le roi"? Chadwick Boseman a vécu et tenu avec brio dans cet univers cinématographique tel un roc afin d'humaniser les cultures et les races. Va en paix le roi immortel du Wakanda.