Le Ministre de l'Administration Territoriale (MINAT) du Cameroun, Paul Atanga Nji, vient de faire un communiqué très urgent ce 14 septembre 2020, informant les Gouverneurs des régions du Centre (Yaoundé), du Littoral (Douala) et de l'Ouest (Bafoussam) de la mise en garde des militants du MRC (Mouvement pour la Renaissance du Cameroun) concernant la marche prévue le 22 septembre 2020 au Cameroun. En effet, après que le Chef de l'Etat S.E.Paul Biya ait convoqué la tenue de l'élection des Conseillers Régionaux prévue le 06 décembre 2020, les militants de cette formation politique se sont aussitôt empressés de donner la date du 22 septembre 2020, pour protester contre l'organisation de ce scrutin électoral.
Sachant que le président de ce parti dit d'opposition (MRC) a décidé à la dernière élection (législative et municipale du 09 février 2020) de ne pas se présenter, mais par la suite de boycotter la tenue des élections régionales, le Ministre de l'Administration Territoriale a organisé un point de presse le 07 septembre 2020 à Yaoundé, en insistant sur des sanctions qui seront prises lors de l'organisation de toute marche interdite par la loi. Il a d'ailleurs cité la Loi N02016/007 du 12 juillet 2016 portant Code Pénal : Article 111 : au sujet de la sécession, dispose en son alinéa 1 : Est puni de l'emprisonnement à vie celui qui, en temps de paix, entreprend par quelque moyen que ce soit de porter atteinte à l'intégrité du territoire.
Il évoquera aussi l'Article 114 qui traire de la Révolution.
Le MRC dans le viseur du MINAT
Toutefois, dans cette communication "très urgente", Atanga Nji instruit aux gouverneurs de ces trois régions phares où ils se préparent des marches interdites du MRC, de mettre en place un dispositif de surveillance de tous les militants et sympathisants de cette formation politique, tout en sachant que les manifestations non autorisées demeurent interdites dans l'ensemble du territoire national.
Le MINAT insistant sur le fait que les villes de Yaoundé, Douala et Bafoussam seraient les plus infectées par le Coronavirus (Covid-19), les Gouverneurs seraient autorisés à procéder à des arrestations et des gardes à vue administratives de tout individu ou groupe d'individus voulant déroger à cette règle de conduite.
"Le maintien de l'ordre doit se faire sans la moindre complaisance avant, pendant et après élection des Conseillers Régionaux du 06 décembre 2020.
Néanmoins prescrire comme d'habitude le professionnalisme au Forces de Maintien de l'Ordre (FMO), lors des opérations de maintien de l'ordre en dépit des actes de provocation dont ils font souvent l'objet. Vous me rendrez compte exécution présentes directives à laquelle je tiens la main ferme", a-t-on pu lire dans le communiqué du Ministre de l'Administration Territoriale ce 14 septembre 2020.
Toute incitation à la rébellion sera sanctionnée
Certains militants et leaders du MRC dont le président le Pr Maurice Kamto, ont déjà eu à braver ces interdictions et se sont retrouvés, il y a quelques mois, dans les geôles de la Prison de Nkondengui à Yaoundé. Toutefois, le Chef de l'Etat, S.E. Paul Biya, quelques mois après, avait ordonné leur libération.
Le MINAT lors de sa dernière conférence de presse a précisé qu'en cas de nouveau faux pas, notamment l'incitation à la rébellion, le compteur judiciaire de ceux qui ont bénéficié de l'arrêt des poursuites sera remis à zéro. Tout trouble de l'ordre public ou incitation à la rébellion sera de nature à subir la loi et des sanctions durant la tenue de l'élection des Conseillers Régionaux, par l'administration. Les Gouverneurs de régions seront garants de l'effectivité de ces mesures sécuritaires et administratives.