Si t’es pubeu, tu n’écris pas ‘’l’impression’’ mais ‘’le print’’. Bon, d’accord, je ne suis pas pubeu, et si le châpo admettait plus de 150 signes, j’aurais plutôt opté pour ‘’l’imprimé’’. Il y avait le magazine Visible, voici, à destination non exclusive des créatifs, stylistes (designer m’écorche la pulpe des doigts et raye mes touches) et graphistes, 2D en particulier, 3D itou, IC LE MAG nº1, un trimestriel de fort bonne tenue que je viens de prendre en mains et feuilleter. J’ai été tout de suite séduit par le sujet ‘’Effluves typographiques’’ consacré à la signalétique et typographie du Grand Musée du parfum (fg Saint-Honoré & pp.
quatre, vers le milieu, mais le sommaire m’indique p. 54 et suivantes ; m’enfin, on n’est plus en automne, c’est quoi ce défoliotage intérieur ? Histoire de marquer que c’est sorti en hiver ? Ah, non, c’est folioté à mi-hauteur, pas vu d’emblée). Vieux tropisme. Mauvais préambule tirant à la ligne et reléguant l’édito de Jacques Séguéla et son entretien réalisé par Lorraine Bôle du Chaumont au second plan, ce au mépris de la hiérarchisation de l’information. ‘’Tu es notre gilet de sauvetage dans les flots déchaînés du tsunami de messages qui nous submerge’’, écrit-il d’IC LE MAG. Hisse et Haut… Tu es aussi le régime de bananes qui permet à notre 2cv, lancée à toute vapeur d’essence sur les pistes dépoussiérées de la créativité, &c.
Qui a lu le — toujours — jeune Séguéla comprendra. Alors que le redchef du Temps (ch), Stéphane Benoît-Godet nous prédit par ailleurs (en son Temps) que ‘’le dernier journal sera imprimé en 2021’’ (car de grosses rotos s’amortissent sur 30 ans), le juvénile Séguéla nous promet que l’imprimé n’a pas fait le sien car ‘’désormais, le média unique n’existe plus’’.
Des mass medias au max médias et ‘’au média personnel’’ et je dirais même plus, au média personnalisé. Rassurant, régénérant. Et tellement vrai : quand je retrouve (ou plus tellement une info chasse l’autre en accéléré) sur Facebook des contenus redondants à l’extrême, ouvrir une revue, un quotidien, IC LE MAG, ouf !
Factuel et inspirant
Le visuel (imposé en 660×360 ppp) pourrait vous laissez penser qu’il s’agit d’un format à l’italienne, que nenni. C’est un 21×27 dos carré-collé de bonne facture. Avec du factuel (80 pages, 55€ l’abonnement annuel), mais aussi du social, du vivant, de l’humain, que vous retrouvez aussi partiellement sur industries-creatives (.com) Le Blog. Comme ‘’La sérigraphie fait sa renaissance’’ (sur site et pp. 76-77). Au sommaire aussi, l’impression olfactive dont vous pressentez fragrance ou fumet (si vous voulez emballer Xavière Tiberi, ne lui expédiez pas un poulet qui sent le pâté, cela lui ferait l’effet d’un palmipède). Dans l’actu, Penelope (Fillon) tisse sa toile, dans IC LE MAG on vous cause impression textile et sublimation, mais aussi conditionnement (de tutti frutti et eaux minérales), stylisme dans l’espace (présentoirs), sous optiques allant du compte-fil au télescope.
Actu toujours, avec les débats électoraux et le sujet com’ à valeur ajoutée décliné en ‘’je veux un fort impact visuel’’, ‘’je veux de l’interactivité’’, ‘’je veux communiquer à temps maîtrisé’’, ‘’je veux informer en temps réel’’, et quatre autres ‘’je veux’’ au programme. Tentez, tel Uri Geller, de pressentir, et même subodorer le reste du sommaire. Oui, bravo, bien deviné, comme un effluve de chocolat avec l’étude de cas de Le chocolat des Français™®. Vous humâtes olive et palme ? Ah, non, trop approximatif, l’entretien avec Florent Huille ne porte pas sur l’insolite topique données variables et ailes (au moins deux, si ce n’est plus) retrouvées du papier, mais sur le ‘’duo gagnant’’ papier et digital.
Bref, le voir, c’est le croire, et n’attendez pas le salon C!Print pour découvrir ce magazine dont je ne peux plus rien vous dire car une envieuse vient de me l’arracher et s’enfuir. Très convoité, cet IC LE MAG.