Comme le souligne justement Joseph Klatzmann, "l'humour permet à l'homme de prendre du recul par rapport à ce qu'il vit !" Il a malheureusement oublié de préciser "A condition que l'homme ait l'intelligence et l'ouverture d'esprit d'en percevoir le sens..." Or, aujourd'hui plus que jamais nous sommes loin du compte ! Preuve en est cette petite anecdote du jour, vécue depuis le fin fond de l'Algarve, une province si paradisiaque que même les orties n'y poussent pas...
Bon, toujours est-il que cette anecdote est un sujet de première importance : plus fort que la télé réalité!
(et là il faut vraiment s'accrocher pour capter l'attention d'une portion congrue de la masse dont les neurones rares sont connectés à cette occupation désolante...). Une jeune personne en mal d'aventure poste un message sur les réseaux sociaux... Je résume l'appel au secours: "Je souhaite me rendre à Lisbonne dans les prochains jours. Sauriez-vous me dire quel type de garde-robe je dois prévoir... doudoune, bottes, manteaux etc" (Confronté à un tel égarement, je tombe dans une réflexion...profonde...).Dans ces cas de profond désespoir, je me demande toujours si c'est moi qui débloque, livré à l'incertitude, et particulièrement vigilant à ce que la question de cette jeune française ne fut pas chargée d'un brin d'ironie, voir de sarcasme.
Je me lançai dans la rédaction d'une réponse du même acabit : "bien entendu vous ne devez pas oublier de vous vêtir chaudement ! Pensez surtout aux après-ski et mettez-vous en relation avec l'organisation des français de l'étranger, car ils sont en mesure de vous faire un tarif spécial sur les téléphériques permettant la traversée du Tage !"
A peine avais-je validé, avec le sourire, une réponse que je jugeais parfaitement humoristique, qu'une nuée de corbeaux venue de je ne sais où, s'est abattue sur mon écran !...
Insultes, propos irrespectueux... et le tout signé par un conglomérat plutôt jeune et peu inspiré. A noter également que ces gens manient avec difficulté leur langue maternelle, ce qui inclue évidemment un lourd handicap pour s'immiscer dans la finesse qu'implique la compréhension de l'humour. Beaumarchais écrivait : "Je me presse de rire de tout, de peur d'être obligé d'en pleurer".Pas étonnant qu'une part de la génération actuelle caillasse les pompiers. Quand on n'a pas d'humour, on est perdu ! Pourvu que corbeaux et orties restent loin de l'Algarve !