Sur TF1, jeudi soir, François Fillon a su convaincre les Françaises et les Français des éminentes qualités de son épouse, Penelope Fillon. Cette femme admirable est celle de la situation. À la fois épouse et madone exemplaire, femme politique aguerrie, rompue au travail législatif et au plus près des préoccupations de la population de sa commune, elle saura magnifier le rayonnement international du pays, être au plus proche de la Nation, gérer la France à la fois en bonne mère de famille, comme l’exige l’état désastreux hérité des errements d’un passé révolu, et faire preuve de l’autorité, de l’abnégation qu’exige la fonction.

Penelope Fillon, son époux en témoigne, saura redresser la France et lui rendre son rang dans le concert des Nations. Fi de la misogynie de ‘’ces Messieurs’’ du Canard enchaîné… Certes, le pays n’était pas prêt à plébisciter Penelope Fillon, c’est pourquoi son époux a su remporter les primaires de la droite, pour mieux s’effacer puis magnifier, en catimini n’ayant plus lieu d’être, le rôle de président-consort qu’il saura éminemment incarner.

La femme, avenir de l’homme

C’est à présent à Penelope Fillon de défendre la réputation de son mari qui n’a pas tari d’éloges sur sa compétence, son infaillible ténacité, pour le construire, le porter au premier plan, susciter la ferveur et l’admiration des Françaises et des Français.

Une telle réussite doit être couronnée par l’enthousiaste gratitude du peuple de France, en fébrile hâte de la porter au faîte des responsabilités nationales. Prima inter pares, Penelope, elle, présidente, qui a su, avec abnégation, se contenter de faibles rémunérations, œuvrant en toute discrétion, soit en Sarthe, soit en Palais Bourbon, parfois même simultanément, confirmera et amplifiera ce que les aspirations du pays unanime la portent à accomplir brillamment, éloquemment.

Il y avait du Malraux, hier soir, dans le vibrant hommage que lui a rendu François Fillon. Elle est ‘’aussi diplômée’’ que lui-même (enfin, presque, autant que moi-même…). Mais ô combien plus apte. Elle nous évoque le regretté président Pompidou, défenseur des arts, des armes et des lois, fin lettré (son anthologie en témoigne), fin juriste, fin financier (mais Pénélope, mère de cinq enfants, le surpasse ; la saine économie ménagère n’est-il point le prémisse sublimé des grands équilibres macro-économiques ?), et colossal homme d’État.

Désormais, à François Fillon les tâches ingrates, comme porter plainte contre Le Canard enchaîné, à Penelope la gloire et la puissance. On a voulu faire passer l’effacement volontaire, l’habileté égale à celle du passe-muraille de Marcel Aymé, de Penelope Fillon, pour un manque de transparence. Il n’en était rien, au contraire, à l’inverse, ce n’était que quintessence, différé de la révélation de sa glorieuse auréole. Dans l’ombre, elle corrigeait les discours, mieux, les inspirait, les insufflait de cet allant qui nous porte à la gratitude éperdue, la fascination de son éloquence, à elle, future présidente. Puissance discrète, certes, mais demain éclatante. Au tour de François Fillon de s’effacer.

Pas tout à fait, nonobstant. Rien n’empêche qu’il cumule les fonctions de Premier Monsieur et de sous-préfet en Sarthe. Penelope Fillon l’a rôdé efficacement, il saura s’acquitter de ce qu’il doit à son épouse et à l’État. Proclame, Penelope, le peuple hier éperdu, vibrant à présent, uni derrière toi, t’en conjure !