Ce devait être, au Grévin, Hillary Clinton, et la réplique en cire de la candidate démocrate était fin prête pour le jour de… sa défaite. La direction du Grévin avait misé les sondages, tous concordants ou presque, et ne s’attendait pas à se faire brûler par Madame Tussauds (Londres), le Museo de Cera madrilène ou celui de Rome. Selon des dires autorisés, un Donald Trump ne devait pas prendre place au Grévin avant février, voire mars. Mais finalement, demain, vendredi, pour la prestation de serment du président étasunien, il y aura bien un Trump signé Grévin aux côtés des effigies d’autres chefs d’États.
Les artistes ont été sollicités dès que l’Hillary Clinton du Grévin était, enfin, fin prête, et ils ont mis deux mois, travaillant souvent tard la nuit, pour rattraper le retard. Et convenons-en, The Donald parisien n’aura rien à envier à celui de Londres, et paraît vraiment plus réaliste que ceux Rome, Madrid ou Veracruz…
Jamais si rapidement
Yves Delhommeau, directeur du célèbre musée des Grands-Boulevards parisiens, n’a que très peu attendu que ‘’son’’ Donald soit coiffé pour déclarer en urgence à la presse que deux équipes avaient été mobilisées de toute urgence pour trouver le bon remplacement à Barrack Obama. Lequel restera cependant très longtemps un locataire du Grévin, mais plus à l’écart.
Hillary Clinton a quant à elle ‘’été remisée’’. Pour réaliser un personnage, le Grévin s’accorde en général six mois. Et jamais, jamais, depuis 1882, le délai n’avait été autant réduit. Il présentait aussi une ardue difficulté, sa chevelure (un autre musée a opté pour de la crinière de yak tibétain). Le sculpteur, Éric Saint-Chaffray, n’a donné son accord définitif qu’après de multiples reprises et retouches et rinçages de la chevelure.
Si le realDonaldTrump (son intitulé sur Twitter) semble avoir une préférence pour Londres, force lui sera d’admettre que Paris le campe de manière plus sympathique, détendue, que chez Madame Tussauds. On comparera ici diverses versions… Pour le moment, les divers musées de premier plan lui confèrent une véritable stature présidentielle et n’ont pas tenté de contourner la difficulté majeure en le coiffant d’une casquette rouge ‘’Make America Great Again’’.
Cela étant, l’original ne renoncera sans doute pas de sitôt de la ranger au fond d’un tiroir ou placard. Finalement, même si Madame Tussauds a coiffé le Grévin au poteau (précédée par d’autres), le musée français est bien dans les temps. On ne sait s’il est revenu plus cher (150 000 livres sterling ont été consacrés au Donald londonien qui a mobilisé près de vingt personnes). Les ‘’concurrents’’ arborent pratiquement la même veste bleue, la même cravate rouge. La différence tient peut-être davantage à la cohabitation (pour encore quelques mois avec François Hollande à Paris) du personnage, qui côtoie, à Rome, Mussolini et Hitler… Mais à Paris, Vladimir Poutine ne sera pas trop éloigné de lui...