On attendait cette conférence avec impatience du côté des journalistes, et elle était annoncée de longue date. C'est sans les Israéliens, ni les Palestiniens, que la conférence pour le Proche-Orient s'est déroulée dimanche 15 janvier. L'objectif est cependant de discuter de pourparlers de paix, encore une fois, entre ces deux peuples qui se combattent depuis maintenant presque 70 ans. La position internationale est la solution à deux Etats, et cette question a bien entendu été mise sur la table. Du côté des principales parties du conflit, à savoir Israël et l'autorité palestinienne, on manque de bonne volonté : ni l'un, ni l'autre, ne souhaitent reculer et ils s'accusent mutuellement d'agression.
De plus, les Israéliens attendent avec impatience l'arrivée au pouvoir de Donald Trump le 20 janvier, qui devrait au moins permettre de mettre un terme aux résolutions de l'ONU contre Israël, infléchissant la position des Etats-Unis à ce sujet.
Négocier une paix durable sans Israël ni la Palestine
Le problème, comme en général lors de toute conférence de paix dans laquelle les parties en conflit ne sont pas représentées, est que cette conférence risque de déboucher sur rien, ou plutôt, sur de belles propositions de coexistence, mais qui ne seront admises ni par l'un, ni par l'autre. François Hollande a tout de même insisté sur l'enjeu de cette rencontre, en arguant qu'un processus de paix était tout aussi important pour la survie d'Israël, et donc ses bonnes relations avec la France.
"L'objectif de la conférence est de réaffirmer le soutien de la communauté internationale à la solution à deux Etats, et faire en sorte que cette solution demeure la référence. La laisser dépérir serait un risque pour la sécurité d'Israël, à laquelle la France est attachée.".
Analyse
Car on oublie les implications diplomatiques complexes d'une solution qui ne serait qu'unilatérale.
En effet, l'ensemble des pays arabes et des monarchies du Golfe, et même les deux ennemis ancestraux sunnite et chiite que sont l'Arabie-Saoudite et l'Iran, sont capables de se mettre d'accords sur une chose : selon eux, Israël n'a pas sa place sur la carte du Moyen-Orient. De ce fait, l'initiative américaine de laisserait de côté la solution à deux Etats pour ne défendre plus que les intérêts des Israéliens passerait mal pour les alliés, entre autres, des Etats-Unis que sont l'Arabie-Saoudite et les autres pays arabes de l'OPEP.
Donc, outre le problème israélo-palestinien, qui décidément n'aura jamais fini de nous causer des tracas, soutenir une partie ou une autre est un pari risqué, car nous avons également tout à perdre à ne soutenir que les Palestiniens, en oubliant nos relations fondatrices avec Israël. De plus, la France a une responsabilité historique dans la déportation des Juifs dans les camps du IIIè Reich, elle ne peut donc se permettre de désapprouver les solutions sécuritaires de l'Etat d'Israël. L'imbroglio est entier, d'où la solution idéale des deux Etats.