Mécanismes de dévoilement d’une stratégie de la part des acteurs de ce soir sauf Macron et Mélenchon.
Les verbatim ont un principe de réalité : dire les choses qui fâchent, comme obliger le Parti socialiste à s’aligner derrière Macron au deuxième tour si d’aventure celui-ci y était. Pour Julien Dray la primaire socialiste et la présence d’un Macron au deuxième tour est un réel problème pour le Parti socialiste. Le PS estime que Macron est un imposteur, c'est Brutus qui tue le père Hollande. La réalité est autre car c'est Hollande qui a créé Brutus et qui autorise le parricide.
Hollande, spécialiste de la synthèse, fort instruit de son ego personnel grâce à son instruction (Sciences-Po, ENA, HEC) et de la fonction présidentielle qu'il a occupée, n'a pas voulu subir l'humiliation politique d'un Sarkozy. Intelligent comme d'habitude, il choisit avec gourmandise de regarder les dégâts causés par la candidature de Macron au sein du PS. C'est le Président Hollande de la synthèse.
Dans le débat de ce soir consacré à l’Europe, ou à d’autres thèmes comme la délinquance, la politique politicienne ne sera pas très loin et la fiction-comédie de France 2 de ce 15 janvier à 13h30 permet de replacer les acteurs dans l’espace politique du débat avec leurs sous-entendus et leurs actions.
Le cas Macron
Macron fait peur car, pour la plupart des socialistes, c’est un enfant adultérin de François Hollande qui a tué le père avec le consentement de celui-ci, même si le père monte au créneau médiatique pour blâmer son fils et être en paix avec le PS. Nous sommes là dans un jeu subtil et de dupes dont François Hollande est le maître d’œuvre.
Le déjeuner à l’Elysée entre Hollande et Valls a permis au Président de la République d’installer la candidature officielle de Valls alors que Hollande n’y allait pas. Valls a un problème de positionnement politique: comment être partisan du bilan de Hollande et proposer son propre projet et programme politique. Valls est considéré comme le représentant de l'aile libérale et droitière au sein du PS.
Il a un positionnement délicat et la plupart des militants ne croient pas en lui pour ré-enchanter les valeurs de la Gauche. Montebourg est sympathique, c'est un bellâtre, mais sans réelle conviction et sans enveloppe présidentielle affirmée. Hamon est sympathique mais reste un peu utopiste car il n'a pas l'étoffe pour gouverner la France. Peillon, sympathique Professeur de Philo, lance des grandes idées, a une démarche critique mais sans réelle détermination. Valls donc apparaît comme celui qui possède la réelle étoffe présidentielle. En attendant une victoire ou une défaite de Valls à la primaire de la Belle Alliance, on constate que Macron inquiète tous les impétrants de la Belle Alliance, surtout ceux du Parti socialiste.
Tous contre Macron, mais le PS a un problème que met en évidence le déjeuner entre Valls et Hollande à l'Elysée. Le PS a un bilan peut être honorable, grâce à Hollande, mais n’a pas de projet politique et la situation du moment, qui a fait éclore Fillon, modifie la donne. Ce soir sur BFM/France 2, on parlera d’Europe, de délinquance et d’autres sujets, on aura aucune idée précise sur le programme des uns et des autres, en revanche Macron sera dans toutes les têtes car l’insolent démocrate énerve tous les apparatchiks du PS sur la façon de faire de la politique. Macron est libre, il s’exprime librement, il a un métier, à la différence de certains qui n’ont jamais travaillé en faisant de la politique leur unique source de gagne-pain.
Conclusion
Que le Parti socialiste nous surprenne ce soir par des propositions fortes au cours du deuxième débat, sinon son candidat retenu à la primaire et les militants PS vont être obligés de s’aligner derrière Macron en avril et en mai 2017 au cours de la présidentielle.