Un Macron en route pour 2017 ou 2022 ?
Macron vainqueur
Macron a déjà réussi son coup politique et médiatique. Il fait peur à tous les candidats en les obligeant à revoir leurs stratégies et agendas. Fillon souhaite la victoire de Valls pour réduire l’influence de Macron qu’il ne souhaite pas rencontrer au deuxième tour. Valls et ses lieutenants critiquent Macron car ils ont peur que la présence de Macron au second tour attire les foules et les électeurs socialistes. Le PS n'a ni projet, ni programme pour faire la cour à une France marquée sociologiquement à Droite (un comble pour les socialistes dont la plupart des militants votent à Droite et un sondage récent indique que les enseignants se tournent vers la Droite et l'extrême Droite).
Le PS ne peut s'en prendre qu' lui-même. En devenant un parti de gouvernement, le PS a oublié l'idéologie et la matrice politique qui fonde l'adhésion des militants à un parti. Il ne faut pas pleurer sur le désintérêt des militants socialistes vis à vis du PS dont les dirigeants sont plus intéressés par des stratégies de poste et de positionnement professionnel. Une bonne cure du PS dans l'opposition en 2017 peut être considérée comme une excellente affaire pour une France marquée sociologiquement à Droite. Il ne reste plus qu'à attendre le second tour de l'élection présidentielle pourvoir la défaite du PS et noter le triomphe de Fillon. Les bouteilles de champagne sont au frais.
D'autres joueurs
Pour Mélenchon et le Pen, Macron est au centre Droit et, de ce point de vue, ils n’ont rien à craindre de Macron car celui-ci ne mordra pas sur leur électorat. Pour Fillon les choses sont plus compliquées : il souhaite une tripartition de l’espace politique à Gauche avec un Mélenchon à 15%, un Valls à 14% et un Macron à 13%.
Pour Fillon, cette tripartition le favorise et lui permet d’avoir une Marine Le Pen au second tour avec une perspective élargie en termes de victoire car il pense, et sans le demander, que l’arc républicain socialiste demandera à se reporter sur lui en cas de second tour vis-à-vis de Marine Le Pen.
Conclusion
Il reste à Emmanuel Macron, qui revendique 110 000 membres grâce à un clic gratuit, pour reprendre l’expression du sénateur-Maire d’Alfortville, Luc Carvounas, soutien de Manuel Valls, de mettre en place un projet et un programme.
Macron est critiqué par tous. Il n’aurait ni projet, ni programme, pas de ligne politique. Il fait envie et il est jalousé par tous pour son instruction académique (inspecteur des Finances, énarque), pour son humanisme (il a été un des affidés du philosophe Paul Ricœur pour son courage et son impertinence politique. Macron n’a peur de rien, « sabre au clair ». Il fait peur au PS sinistré intellectuellement et politiquement à cause de son électorat populaire qui a migré vers Marine Le Pen. Il fait peur à Fillon car il mène une campagne de terrain proche de celle mise en place par Obama aux Etats Unis pour gagner les élections présidentielles en 2008/2012.
Fillon craint un second tour avec Macron car il peut être bousculé et chahuté.
Le PS craint un Macron au second tour car le candidat arrivé premier au cours de primaire de la belle alliance serait « démonétisé » et dévalorisé. Le PS craint que la présence de Macron au second tour de l’élection présidentielle fasse voler en éclats ce qui reste de socialisme en France. Le « Macronisme » en France est bien un mouvement en marche et il fait peur à Droite, à Gauche et aux extrêmes.
'Bye Bye' le PS et welcome le Macronisme en politique. Le chemin pour Macron reste long et les obstacles multiples. Macron arrive-t-il à tenir la distance ? Les jours futurs vont lui ouvrir un champ de possibles pour sa doctrine et sa démarche. Macron sera-t-il au rendez-vous en 2017 ? Ne prépare-t-il pas 2022 ? Et s’il était de bon ton de faire un peu mal au PS perdu dans son projet, son programme et ses analyses ?