Primaire de 2011 du PS et des Radicaux de gauche : 2,7 millions de suffrages exprimés. Primaire de la droite et du centre 2016 : 4,3 millions. Mais là, le PS compte un candidat écologiste (de Rugy) et un autre, écolo-centriste (le frontiste démocrate Bennahmias), et la gauche hors PCF et mélenchonistes devrait donc, élargie ainsi, attirer davantage de monde. Rien n’est moins sûr. Le seul repère : le site internet permettant de trouver un bureau de vote aurait cumulé, hier soir, plus de 1,3 million de visites. Avec les conjoints, et le bouche à oreille, les organisateurs peuvent donc tabler sur un peu plus de 1,5 million de participants au minimum.

Autre petit motif de réconfort : les Français de l’étranger devaient s’inscrire avant le 4 janvier et ils sont plus du double à l’avoir fait par rapport à 2011. Mais en-dessous de deux millions, cela serait ressenti tel un semi-échec, présageant mal de la suite.

Mauvais présage

Sauf angélique surprise, les deux candidats qualifiés pour le ring du second tour seront d’ex-ministres socialistes. Mais si la mobilisation est faible, le vainqueur doit se préparer à faire de la figuration lors de la campagne présidentielle proprement dite. Il se retrouvera coincé entre Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron. D’une part, ses fonds de campagne seront faibles. D’autre part, à moins de parvenir à galvaniser l’électorat de gauche, il doit s’attendre à être pris en étau.

Le risque est même plus grand pour le PS. Si les deux socialistes éliminés au final ne se rallient pas fermement derrière le vainqueur, ils risquent de perdre une partie de leurs troupes. Les responsables du PS se risquent peu à faire des pronostics.

Le débat

L’autre indicateur, c’est l’audimat des débats. Il est tombé à 1,75 million de téléspectateurs pour le deuxième débat, c’est assez décevant.

Si la participation est vraiment faible, les battus tenteront de consolider leurs arrières, beaucoup plus qu’ils se mobiliseront pour le vainqueur. Cela étant, si François Fillon continue de faire figure d’épouvantail pour l’électorat de gauche, et que le vainqueur PS soit considéré suffisamment présidentiable, la donne pourrait évoluer.

Il est très difficile d’établir des projections à ce stade. Cependant, Jean-Luc Mélenchon s’y est risqué. Selon lui, qui s’exprimait pour Le Journal du dimanche, la probabilité d’un désistement du candidat l’emportant en faveur d’Emmanuel Macron lui semble plausible. C’est une posture : l’annoncer, c’est se poser en seul véritable candidat de gauche. Il augure que le ‘’tous contre Valls’’ aboutira à ce que le vainqueur soit Montebourg ou Hamon. Que dans un cas comme dans l’autre, une majorité d’élus socialistes iront se réfugier dans le camp d’Emmanuel Macron. Il se produira ‘’une hémorragie massive’’. Bennahmias soutiendra bien sûr le vainqueur socialiste mais il a indiqué qu’il pourrait voter pour Emmanuel Macron…

Le vote

Les bureaux sont ouverts, et si vous avez l’intention de vous y rendre, et que les bogues du site vous laissent perplexes, vous pouvez contacter le 0186652017.

Quant au résultat de ce premier tour, il risque de se faire attendre car s’il y a moins de bureaux de vote et que l’affluence soit au rendez-vous, le dépouillement, avec sept candidats, prendra du temps. N’espérez pas que des estimations soient communiquées tôt après la clôture du scrutin.