Après la déclaration faite à Alger sur la colonisation, qu'il a accusée de " crime contre l'humanité ", mais sans joute à juste titre - enfin une chose de sensée sort de la bouche de cet homme ! -, le candidat Emmanuel Macron a déclaré aujourd'hui, à l'occasion d'une interview dans l'Obs, que les anti-mariage gay avaient été humiliés par la loi Taubira. Voilà une belle façon de se tirer une balle dans le pied, puisque ce petit banquier d'affaires travaillait déjà au gouvernement à l'époque. Ainsi, l'ancien ministre de l'Economie a dressé une critique très négative du bilan du quinquennat alors même qu'il y est resté pendant 4 ans.

De toute façon, Emmanuel Macron se doute bien que ses sympathisants ne cherchent pas la logique ni la cohérence chez un homme politique.

Ode au populisme

Cette interview dans l'Obs a été une manière pour Emmanuel Macron de faire une ode au populisme en affirmant à quel point il comprenait le sentiment des Français réactionnaires opposés au mariage homosexuel et à l'immigration. Retournant sa veste contre ses anciens camarades du gouvernement, il a déclaré : " Une des erreurs fondamentales de ce quinquennat a été d'ignorer une partie du pays qui a de bonnes raisons de vivre dans les ressentiment et les passions tristes." Ce candidat est décidément bel et bien un clignotant : un jour, il tend la main à l'électorat de gauche, en accusant la colonisation de crime contre l'humanité, et l'autre il tend la main à l'électorat de droite voire d'extrême droite en proclamant qu' " on a humilié cette France-là [des opposants à la loi Taubira].

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Or, ce qu'Emmanuel Macron ignore peut-être, c'est qu'un électeur qualifie rarement en même temps la colonisation de crime contre l'humanité tout en rejetant le mariage homosexuel, sauf à être réactionnaire de gauche ou progressiste de droite. C'est à rien n'y comprendre. Par la même occasion, il a déclaré que le dialogue avec certains nationalistes était instructif ; il a certes pris de la distance vis-à-vis de leurs idées, mais a affirmé dialoguer avec eux.

Par exemple, Eric Zemmour. En effet, il a dit de lui : " Je suis (...) en désaccord avec Zemmour. Mais ce sont des gens avec qui je parle." Bref, le candidat Emmanuel Macron reste difficile à cerner : il s'apparente à un centre qui tantôt fait un grand écart à droite, tantôt un grand écart à gauche. Sans doute est-il simplement démagogue. Les urnes trancheront son cas.