Ces révélations nous viennent une fois encore du Canard Enchaîné. Au moins, elles satisfont l'exigence du Figaro concernant François Fillon, qui demandait la fin de la " chasse à l'homme." La nouvelle cible est cette fois-ci son porte-parole, qui a pourtant toujours brillé, malgré qu'il soit élu de droite, par son caractère irréprochable. Comme quoi, le mythe de l'homme irréprochable, à droite, est condamné à être constamment démenti. Ainsi, Thierry Solère fait l'objet d'une enquête car il n'aurait pas réglé une partie de ses impôts sur le revenu de 2010 à 2013 ainsi que sa taxe foncière de 2016.
Il est vrai que chez Les Républicains, on répugne à payer ses impôts, cela explique d'ailleurs la proposition constante qui est la leur : baisse des impôts (pour les plus riches !).
Entre la droite et Le Canard Enchaîné, une histoire d'amour
Trop, c'est trop. Thierry Solère a décidé, pour sa part, de porter plainte pour diffamation, et il l'a annoncé avant-hier. Evidemment, on ne s'attendait pas à ce qu'il avoue ses torts, mais de là à se poser comme un homme honnête... car il a osé affirmer qu'il avait " toujours déclaré [ses] revenus " et que encore aujourd'hui il était " à jour de ses impôts." Encore une fois, la stratégie de la victimisation est à l'honneur, comme chez François Fillon, Nicolas Sarkozy ou Maryse Joissains-Masini.
La cause de tous ces malheurs, ce n'est pas la conduite d'un homme qui a refusé de payer ses impôts, c'est bien plutôt la faute de l'hebdomadaire satirique qui, à en croire le peuple de droite, s'acharne sur elle depuis des semaines. Allons, allons, François Fillon lui-même l'avait dit lors d'un des débats de la primaire de la droite, en demandant pourquoi on pointait surtout du doigt ceux qui accusaient les autres d'avoir été mis en examen au lieu de condamner les agissements de ces autres-là.
Donc, pour le clan Les Républicains, tout ceci est un complot médiatique destiné à les faire tomber, à faire en sorte qu'ils perdent à la présidentielle. Bien sûr. De toute façon, même hors contexte de campagne, tout ceci était déjà un complot médiatique et partisan. Bref, ce parti l'a bien compris, particulièrement dans la situation actuelle où ils n'ont aucun autre moyen de se défendre : la meilleure défense, c'est l'attaque.
Conflit d'intérêt ?
La thèse privilégiée par les enquêteurs était d'abord celle d'une simple fraude fiscale, mais on élargit aujourd'hui les recherches à un éventuel conflit d'intérêt. En effet, le député des Hauts-de-Seine a été salarié de Chimirec, pour fournir des conseils dans la stratégie de l'entreprise, et ce poste était rémunéré 12 000 € brut mensuels. De plus, il aurait omis de mentionner l'emploi occupé par son épouse dans ses déclarations d'activité auprès de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique, alors que tous s'y étaient engagés lors de la primaire. En ce sens, qu'il s'agisse de son emploi chez Chimirec ou de l'emploi de son épouse, on craint qu'il ne veuille favoriser ces groupes en étant aux responsabilités, au détriment de l'intérêt supérieur de la Nation.