Marc Joulaud est un ancien assistant parlementaire du sénateur Jean-Pierre Chauveau (pour moins de 1 200 euros nets mensuels) et aussi de François Fillon qui a rétribué Penelope Fillon entre 7 000 et 10 000 euros (bruts) pendant cinq ans. Il eut aussi pour assistants Jeanne Robinson-Behre, qui n'a jamais travaillé avec Penelope Fillon, et Igor Mitrofanoff. En fait, ce dernier travaillait surtout pour François Fillon, et il participe encore activement, avec Jean de Boishue, à la campagne du candidat. François Fillon s'est toujours arrangé pour rétribuer directement peu ses assistants, mais les faire rémunérer plus grassement par d'autres.
Marc Joulaud a-t-il eu à en connaître en détail ou non ? Ce qui est sûr, c'est qu'il ne dispose pas de la fortune des Fillon et qu'il n'a pas l'intention d'esquiver les questions des trois juges d'instruction. Il a été déjà été auditionné par l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (c'était le 1er fév.) et s'attend à devoir fournir encore de plus amples précisions sur le Penelopegate. S'il n'a pas l'intention de charger celui dont il fut le député-suppléant, il doit envisager que sa collaboration pourrait lui épargner une lourde amende…
Le cas Julien Grousset
Les juges lui poseront aussi des questions sur les attributions et rémunérations de Julien Grousset.
Ce jeune homme (25 ans) fut nommé chef de cabinet du maire de Sablé fin septembre 2016. Peu après le second tour de la primaire de la droite et du centre (fin novembre 2016), a-t-il déjà commencé à cumuler ses fonctions locales et d'autres, plus nationales, auprès du candidat Fillon ? Toujours est-il qu'il a quitté Sablé trois mois et demi après son embauche, pour rejoindre l'équipe de campagne de François Fillon.
Il déclarait début janvier dernier à Ouest-France qu'il avait reçu une proposition, avant Noël, de rejoindre l'équipe de campagne. "J'ai posé la question à Marc Joulaud et il m'a dit que si je souhaitais le faire, il me libérerait". Quand exactement ? Officiellement ou officieusement ? En fait, Julien Grousset fut placé auprès de Marc Joulaud par François Fillon car il œuvrait déjà pour ce dernier lors de la dure campagne menée pour emporter la présidence de l'UMP, devenu LR, en 2012.
Il avait aussi travaillé auprès de François Fillon lors de la campagne pour les législatives. Il avait précédemment fait carrière au Parlement européen, auprès de Marc Joulaud, et à l'agence Image 7 que dirige Anne Méaux. En fait, il est entré en politique dès novembre 2011 – il militait à l'UMP depuis 2007, au sein des Jeunes Populaires parisien – alors qu'il poursuivait ses études en BTS de communication. Il obtiendra un mastère 2 courant 2016. On comprend que ses divers emplois lui laissaient le temps de se consacrer à ses diplômes. C'est un proche de Violaine Hacke et de Dominique Stoppa-Lyonnet qui fut la suppléante de François Fillon. Violaine Hacke, assistante parlementaire, est aussi une communicante qui ne se cache pas de participer activement à toutes les campagnes électorales.
Théoriquement (très), les assistants parlementaires sont rétribués pour œuvrer au travail parlementaire, de préparer des interventions en commission, de mettre au point des propositions de loi, &c. Ils interviennent aussi en circonscriptions, recevant les habitants. Mais les emplois réels des assistants de Marine Le Pen ont largement éclairé la diversité de leurs activités correspondant ou non à leurs contrats de travail. Les juges pourraient demander aussi à Marc Joulaud d'autres précisions que celles se rapportant directement au Penelopegate. Ainsi, rétribué par Jean-Pierre Chauveau, travaillait-il aussi pour François Fillon ? Et pourquoi pas aussi pour Penelope Fillon ? Plus rien n'est inenvisageable dans le cadre de cette affaire. Marc Joulaud fut embauché en 1992 par François Fillon à la mairie de Sablé dont il devint un conseiller en 2001.