Avoir plus de 500 parrainages (577 pour Marine Le Pen, 524 pour François Asselineau) ne garantit pas de pouvoir se présenter à l'élection présidentielle puisqu'il faut qu'ils soient correctement "ventilés" (provenance de plus de 30 départements ou collectivités d'Outremer). Mais on peut estimer que les trois candidats hostiles à l'actuelle conception européenne et à l'euro (Marine Le Pen, François Asselineau, Nicolas Dupont-Aignan) pourront se faire entendre face aux trois plus ou moins favorables à la poursuite de l'approfondissement de l'Union européenne (François Fillon, Benoît Hamon, surtout Emmanuel Macron).
La septième est Florence Arthaud. Suivent, ou suivront et rejoindront ce peloton Jean-Luc Mélenchon (432), Jacques Cheminade (397) et peut-être Jean Lassalle (289). Pour Michèle Alliot-Marie (38), ou Henri Guaino (12), le retard semble difficile à combler. Rama Yade (151) et Philippe Poutou (245) peuvent encore espérer que leurs appels finiront par être entendus. Mais le "plein" ne devrait pas dépasser la douzaine de candidates et candidats. Cela tient aussi à ce que les "grands" tarissent le réservoir des petits. Ce n'est certes pas parce qu'Alain Juppé a donné sur le tard son parrainage à François Fillon, ou que François Baroin dispose de neuf parrainages, que Philippe Poutou ne pourra se présenter.
Mais pour Rama Yade, qui pouvait surtout compter sur des élus UDI, Modem, ou Jean Lassalle (idem), la chasse aux non-inscrits (sans étiquette), et divers gauche ou droite, sera difficile. Le fait que désormais les identités des parrains soient divulguées est un handicap. Certains maires n'ont pas envie de voir une formation proche de leur sensibilité leur opposer un candidat en mesure de rétorsion.
Ou tout simplement d'avoir à répondre à des appels leur demandant des explications.
Mélenchon victimisé ?
Voici trois jours, Jean-Luc Mélenchon ne récoltait que 87 parrainages supplémentaires. Du fait que le nombre potentiel de parrains dépasse les 47 000, presque toutes les candidates ou candidats ayant déjà obtenu entre une et quatre centaines de parrainages peuvent espérer les engranger avant le 17 mars au soir.
Précédemment, Marine Le Pen se qualifiait quasi in extremis et en tirait auparavant moyen de tonner contre le blocage exercé sur les élus de l'UMPS. En sera-t-il de même pour Jean-Luc Mélenchon, soit que certains élus proches de France insoumise fassent de la rétention de façon à lui permettre, le 18 mars, lors de la Marche pour la Sixième République (place de la Bastille), d'annoncer qu'il vient tout juste d'être qualifié ? Le 11 janvier, il annonçait avoir recueilli 517 promesses et déclarait "je serai candidat quoi qu'il arrive". Mais parmi ces promesses, combien proviennent d'élus communistes qui ont eu depuis la surprise de voir un candidat France insoumise se déclarer pour les législatives dans la circonscription d'un de leurs camarades ?
Il s'est bien trouvé un élu PCF de Paris pour parrainer Philippe Poutou. Hors Île-de-France, Échirolles et Montpezat ou Dieppe, fort peu d'élus de villes un tant soit peu importantes lui ont accordé leur parrainage. Il y a bien deux Saint-Étienne, mais en Ardèche ou dans le Pas-de-Calais. Cela peut laisser perplexe ou penser que le suspense est entretenu voire dépend de tractations ultimes. Autre interrogation, François Asselineau étant candidat, sera-t-il invité avec les autres, dont Florence Arthaud, par les chaînes de télévision ?