Le 7 mai 2017, la France aura un nouveau ou une nouvelle Présidente. La campagne présidentielle de 2017 a été polluée par les Filloneries, c'est-à-dire les affaires nées du Pénélopegate et par des enjeux de bas niveau, du type capacité présidentiable des candidats, leur stature. D’autres critères, comme la probité et l’honnêteté, importants pour une présidence, ont occulté les débats sur les enjeux qui se présentent à la France, comme le terrorisme, l’emploi, la fiscalité, la diplomatie économique, l’Europe, les migrations, la numérisation de l’économie et les mondialisations locales, régionales et globales.

Le Président ou la Présidente élu(e), doté(e) de nombreux pouvoirs (Chef des Armées, garant constitutionnel de la séparation des pouvoirs, etc.) devra résoudre plusieurs problèmes, tant sur le plan diplomatique que sur le plan national. Au plan diplomatique, le Chef de l'Etat devra tenir compte du nouveau monde qui change, de la montée en puissance des conflits potentiels entre les grandes puissances (Chine, Etats Unis, Russie). Au plan intérieur, il devra s’attaquer aux différentes réformes nécessaires dans l’économie française (marché du travail, sécurité sociale, fiscalité, baisse des dépenses publiques, réduction de la fracture territoriale, valorisation de la bascule de la France dans le digital, dans la High-tech et dans la recherche de la cohésion sociale); autant d’enjeux qui constituent des menaces pour la société française et pour le nouveau Président élu qui devra mettre en place une stratégie et une méthode pour créer une rupture avec les 5 ans de la Présidence Hollande marquée par la volonté de la synthèse qui a abouti à un statu quo, même si on peut reconnaître à Hollande sa capacité à défendre la France contre le terrorisme et à avoir initié le CICE (crédit d’ impôt pour la compétitivité et l’emploi)

Sur le plan diplomatique

La France est une puissance moyenne qui doit continuer à parler au reste du monde et aux grandes puissances en s’appuyant sur son rôle historique des pays porteurs des Droits de l’Homme, animé de la volonté de régler les conflits dans le monde à la manière d’une soft-power (pouvoir doux théorisé par l’Américain Joseph Nye).

La France, malgré cette soft-power, doit prendre la tête d’une Europe de la diplomatie et de la défense européenne en obligeant ses partenaires européens à consacrer des budgets importants pour la lutte contre le terrorisme au Moyen-Orient, mais surtout en Afrique où l’Etat Islamique se recompose et crée de nouvelles alliances avec Boko Haram.

Si l’Allemagne joue le rôle moteur sur le plan économique dans l’espace européen, à la France de se saisir du pôle défense et diplomatique. La France doit faire des efforts pour moderniser les matériels de ses armées et défendre ses intérêts hors d’Europe, en Afrique (l’uranium au Niger avec Areva-EDF, le pétrole avec Total dans le Golfe de Guinée et en Angola).

Les entreprises françaises, grâce au Franc CFA (monnaie qui a cours en Afrique de l’Ouest et du Centre francophone, monnaie protégée par la France).

Sur le plan national

Le Président ou la Présidente élu(e) doit préserver les intérêts de la France en veillant à l’intégrité du territoire, à sa souveraineté, à sa culture et à ses valeurs sociétales. La présidence française doit montrer que la France est verticale et que la puissance publique est un élément de stratégie, tant que le plan national qu’international. Il faut que le Chef de l’Etat accentue le rôle de l’Etat stratège qui permet de rechercher l’efficacité dans le domaine économique et une protection sociale refondée pour protéger les Français.

Le Chef de l’Etat doit tenir compte d’un fait majeur : la République française contient en son sein une société des individus avec des attentes variables. Il faut à la fois réintroduire de la justice sociale, lutter contre les injustices et gérer l’Etat de façon harmonieuse en tenant compte des modalités et des contraintes du bien collectif que représentent l’Union Européenne et ses exigences en matière de lutte contre la crise économique, le poids de la dette et la baisse des dépenses publiques.