Le processus de mondialisation tel qu'il se déploie aujourd'hui donne apparemment beaucoup plus de place aux États, au détriment des citoyens. Ainsi, en politique internationale, toutes les décisions importantes sont prises au cours des sommets par les Chefs d’États ou les représentants des États, en l'occurrence, les Ministres des Affaires Étrangères ou les Ambassadeurs plénipotentiaires. Il n'y a pas de signe visible de la participation des citoyens non seulement en politique internationale, mais encore dans ce processus de mondialisation. Pour preuve, les citoyens n'ont jamais été consultés sur un quelconque sujet. Et voilà pourquoi on n'a jamais assisté à un referendum populaire mondial sur les sujets brûlants d'actualité comme par exemple la question du réchauffement de la planète.
Bien entendu, une telle politique étatique de la mondialisation est non seulement antidémocratique, mais encore il empêche l'émergence d'une citoyenneté internationale véritable. Pire, en matière de mondialisation, on ne sait pas qui en est le véritable tuteur.
Une mondialisation sans tuteur officiel
Un des premiers problèmes de la mondialisation sous sa forme actuelle est que jusque là, on n'a pas un organe central officiel, ni des institutions politiques officiels en charge de sa gestion. On pense souvent que l'ONU, le FMI, la Banque Mondiale, la téléphonie cellulaire, Internet... gèrent la mondialisation alors qu'ils n'en sont à proprement parler que les instruments de propagande. En clair, il n'existe pas d'institutions officielles gestionnaires de la mondialisation ; aucune personne morale reconnue, et dont la responsabilité est susceptible d'être engagée pour la réparation des préjudices causés par la mondialisation.
En définitive, et pour être honnête, en observant de près, la mondialisation se déroule un peu à l'emporte pièces, sans queue, ni tête. Et son caractère antidémocratique est perceptible.
Une mondialisation antidémocratique parce que dépourvue de citoyenneté véritable
Le paradoxe de ce processus planétaire, c'est le suivant : bien qu'on parle de mondialisation, tout se se passe dans le strict respect de la souveraineté des États.
Cette place prépondérante des États dans ce grand processus a deux conséquences qui s'imbriquent en fait :
- il n'y a pas de place pour les particuliers, c'est-à-dire, des individus dans la mondialisation. Seuls les États étant les sujets de droit international, seuls eux décident pour eux-mêmes, en fonction de leurs intérêts.
Inutile de préciser que parfois, leurs décisions sont contre ceux des particuliers qui constituent le corps des citoyens.
- L'autre conséquence de cette politique de la mondialisation, c'est qu'elle constitue un obstacle à l'émergence même d'une citoyenneté mondiale.
De ce qui précède, aujourd’hui, on parle bien de mondialisation, mais, il n'existe ni de nationalité mondiale, ni même de citoyenneté mondiale. Ce qui veut dire qu'il n'y a pas de Carte Nationale d'Identité, ni de passeport de ce village planétaire qui permettrait aux citoyens de s'affirmer en tant que tels, tout en demeurant dans leur pays d'origine. Cela peut paraître illusoire de le penser. Mais, l'existence d'une nationalité mondiale et d'une citoyenneté mondiale résoudrait de nombreuses difficultés.
Par exemple, tout citoyen choisirait entre la nationalité de son pays natal et celle du village planétaire. S'il choisissait la nationalité du village planétaire incarné par la mondialisation, il serait soumis aux traités internationaux qui lui seront opposables en cas d'infractions venant de lui. De même, le national et le citoyen du monde travaillerait et payerait les impôts pour le village planétaire qui du coup, lui assurerait la protection sociale dont il a besoin sur place, dans son pays. Une telle mondialisation privilégiant l'individu plutôt que les États serait non seulement une solution efficace contre l'immigration clandestine, mais encore, une lutte efficace contre le piétinement des Droits de l'homme.