Les ennuis de Guillaume Soro continuent. Et si le leader générationnel de Francklin Nyamsi était en train de rater son destin de Napoléon III ivoirien ? En tout cas, récemment, la Commission Électorale Indépendante (CEI) de la République de Côte d’Ivoire a publié la liste officielle des Ivoiriens concernés par le scrutin électoral du 31 Octobre 2020 prochain. Cette liste est très importante dans la mesure où, c’est elle qui détermine les titulaires des droits civiques dans le pays à savoir, celles et ceux qui sont électeurs et celles et ceux qui sont éligibles.
Coup de théâtre ! Le nom de Guillaume Soro ne figure pas sur cette liste !
Aussitôt l’omission du nom de Guillaume Soro de la liste de la CEI découverte, les siens ont entrepris des démarches pour une éventuelle régularisation de ce qu’il convient d’appeler une véritable humiliation. En effet, Guillaume Soro n’est pas n’importe qui en Côte d’ivoire. Il a été le chef d’une rébellion armée qui a tout de même fait grincer la machine socio-économique et politique ivoirienne durant une période de dix ans. Par ailleurs, Guillaume Soro a occupé de nombreux portefeuilles ministériels, et pas les moindres, dans le pays du cacao et du café. Parmi ces portefeuilles ministériels importants qu’il a occupés, ceux de Ministre de la Communication, Ministre d'État, de la Reconstruction et de la Réinsertion et de Premier ministre.
Enfin, élu Député de Ferkéssédougou, sa circonscription natale, Guillaume Soro a occupé le perchoir de la représentation nationale ivoirienne en qualité de Président de l’Assemblée Nationale. C’est une telle personnalité qui voit son nom omis de la liste électorale de son pays qu’il a servi à de hautes fonctions. On comprend alors que son amour propre soit écorché, et que la douleur d’une telle blessure que Guillaume Soro ressent au plus profond de son âme et de son cœur se répercute directement sur l’état d’âme de ses aficionados.
C’est donc à juste titre que ses afficionados crient à la trahison ; une trahison et une ingratitude qu’ils imputent au Président de la République Alassane Dramane Ouattara, considérant que Guillaume Soro a servi ce dernier au prix de sa propre vie. Mais, dans cet embrouillamini politique, une remarque saute aux yeux et la voici : si l’effacement du nom de Guillaume Soro sur la liste électorale l’empêche effectivement de prendre part à l’élection présidentielle prochaine, il faudra en conclure que le Leader générationnel de Francklin Nyamsi perdra en même temps le sobriquet additionnel à ses nombreux surnoms : le Napoléon III ivoirien.
Il laisserait alors à la postérité, le souvenir d’un parcours politique inachevé.
Guillaume Soro, l’homme au parcours politique presque similaire à celui de Napoléon III alias Boustrapa
Un saut dans l’histoire pour comprendre l’intelligibilité d’un surnom qui sied à Guillaume Soro comme un arbre et son écorce.
Charles-Louis-Napoléon Bonaparte, dit Louis-Napoléon Bonaparte, est un monarque et un homme d'État français. Il est à la fois l'unique président de la Deuxième République, le premier chef d'État français élu au suffrage universel masculin, le 10 décembre 1848, le premier président de la République française, et après la proclamation de l'Empire le 2 décembre 1852, le dernier monarque du pays sous le nom de Napoléon III, empereur des Français.
Il est le neveu de l'Empereur Napoléon Ier.
Pourquoi comparer Guillaume Soro à Louis-Napoléon Bonaparte ? C’est que, Louis-Napoléon Bonaparte devenu Napoléon III alias Boustrapa était un partisan invétéré de coups d’états. Ainsi, avant d’être élu président de la République Française, il avait déjà tenté de perpétrer deux coups d’états, lesquels ont tous avorté. Son troisième coup d’état visant a transformer la république en empire fut le seul qui a abouti. L’histoire retient donc que Louis-Napoléon Bonaparte avait tenté un premier coup d'État à Strasbourg en 1836 (raté, il avait été envoyé en exil aux États-Unis pour cela), puis un second à Boulogne-sur-Mer en 1840 (raté, il avait été condamné à perpétuité et enfermé au château de Ham d'où il s'évada).
Enfin, après avoir été élu président de la République en 1848, il réussit à Paris le coup d'État du 2 décembre 1851 et rétablit l'Empire. Il reçut alors le sobriquet de Boustrapa (formé des premières syllabes de BOUlogne, STRAsbourg et Paris.). L'ordre chronologique voudrait qu'on dise Straboupa, mais Boustrapa sonne mieux. D’ailleurs, une partie de la doctrine attribue son élection à la présidence de la République en 1848 à l’imbécilité rurale.
En Côte d’Ivoire, la carrière politique de Guillaume Soro rappelle étrangement celle de Napoléon III alias Boustrapa. En effet, étudiant et bouillant militant de la Fédération estudiantine de Côte d’ivoire (FESCI), il finit par occuper la tête de ce mouvement en occupant le Secrétariat général.
Avec l’avènement du multipartisme, il devient militant du RDR (Rassemblement des Républicains) du président Alassane Dramane Ouattara. Mais, Guillaume Soro surprend la Côte d’ivoire entière en apparaissant aux côtés de mutins, insurgés qui ont tenté un coup d’état en septembre 2002. Ce coup d’état a connu un échec. Ensuite, Guillaume Soro devint le porte-parole des mutins, désigné comme le chef d’une rébellion armée. Et puis, il prend la direction des Forces Nouvelles, coalition politique formée par les mêmes mutins de Septembre 2002. Pendant dix ans (2002-2010), cette rébellion armée des Forces Nouvelles avec à sa tête Guillaume Soro menacera la sûreté de l’État ivoirien et ses institutions républicaines, soufflant le chaud et le froid, par des tentatives de coup d’états sans succès.
Arrive 2010, où, un contentieux électoral sans précédent de par sa gravité emporte le gouvernement du président Laurent Gbagbo au profit de son opposant Alassane Dramane Ouattara du RDR, soutenu par la rébellion armée des Forces Nouvelles que dirigeait Guillaume Soro. Mais, coup de tonnerre ! Au dernier trimestre de l’année 2019, Guillaume Soro est soupçonné de tentative de coup d’état manqué, par le régime d’Abidjan incarné par ses anciens alliés politiques. Ainsi, son nom mêlé à plusieurs tentatives de putschs manqués en Côte d’Ivoire, Guillaume Soro est à un doigt d’un autre surnom : le Napoléon III Ivoirien, le Boustrapa ivoirien. Pour cela, il doit remporter une élection présidentielle dans les urnes.
Éventualité désormais compromise par le retrait de son nom de la liste électorale.
Un palier à gravir pour recevoir cet autre sobriquet
A Guillaume Kigbafori Soro, ce ne sont pas les surnoms qui manquent. Pour les uns, c’est le Thiéni Gbanani (l’enfant terrible) de la classe politique ivoirienne. Pour ses intimes, il est Bogota. Tout récemment, le Camerounais Francklin Nyamsi l’a affublé d’un autre surnom aussi bien flatteur qu’enchanteur en le désignant de « Leader Générationnel ». Cependant, la personnalité de Guillaume Soro prise dans une dimension politico-historique pourrait inspirer encore des surnoms supplémentaires. Par exemple, celui de Napoléon III dit Boustrapa de la Côte d’Ivoire.
Et pour cela, il ne manque plus à Guillaume Soro qu’une élection à la présidence de la République de Côte d’Ivoire pour réunir tous les atouts lui permettant de porter ce sobriquet additionnel aux nombreux sobriquets à lui, déjà affublés. Guillaume Soro alias Napoléon III ivoirien ; Guillaume Soro alias Boustrapa ivoirien. Et pourquoi pas ? En effet, comme Napoléon III alias Boustrapa qui était un affidé des coups d’état manqués dans la France du XIXème siècle, mais qui a finalement été élu président de la République Française, Guillaume Soro a vu son nom mêlé à des tentatives de putschs avortés à moult reprises en Côte d’Ivoire. Et en 2019, il a donné sa candidature pour l’élection présidentielle d’octobre 2020 dans son pays.
Malheureusement pour l’homme politique ivoirien, il est fort possible qu’il ne parvienne pas à porter ce sobriquet additionnel à ses autres sobriquets, alors que ce nouveau sobriquet de Boustrapa ivoirien lui siérait bien. La raison, c’est qu’il est d’office exclu de l’élection présidentielle du 31 octobre prochain. En effet, son nom ne figure pas sur la liste électorale. Les démarches entreprises par ses partisans pour l’y réinscrire se sont avérées infructueuses. Ce qui sous-entend qu’il n’a pas la pleine exercice de ses droits civiques.
Questions à se poser : ses droits civiques ont-ils été suspendus temporairement ou durablement ? Lui sont-ils retirés à jamais ? Et pour quels motifs ? Serait-ce au motif de la concussion qui lui a été imputée récemment ?
Serait-ce au motif de l’atteinte à la sûreté de l’État à lui imputée à la fin de l’année dernière ?
Quelque soit la réponse, on est sûr d’une chose : à Soro Guillaume, les sobriquets de Napoléon III ivoirien et de Boustrapa ivoirien échapperaient s’il ne participe pas à l’élection présidentielle prochaine et ne la gagne pas. Il se contentera alors de ses sobriquets classiques, à savoir : Thiéni Gbanani, Bogota, le Leader Générationnel….
Après tout, un sobriquet est un sobriquet. On le reçoit, ou on ne le reçoit pas. Mais quand même, les sobriquets de « Napoléon III Ivoirien » et de « Boustrapa ivoirien », ça fait branché ! Et puis, ça fait rêver ! D’où, Guillaume Soro devrait mettre les bouchés doubles, se surpasser même, pour arriver à participer à l’élection présidentielle prochaine, la remporter et pour recevoir pour de bon les sobriquets qui manquaient à sa liste : «Le Napoléon III Ivoirien », « Le Boustrapa ivoirien ». Dans le cas contraire, son parcours politique laisserait un goût d'inachevé.