L'idée fait son chemin depuis l'annonce par le JDD d'une volonté marquée par Emmanuel Macron de s'en référer aux Français. Selon un sondage Ifop pour l'hebdomadaire, ils sont près de trois-quarts à apporter leur faveur à la tenue d'un référendum "dans les prochains mois". Un chiffre qui descend toutefois à 50% quand il s'agit de coupler l'initiative avec les européennes du 26 mai.

La voie semble donc toute tracée pour l'organisation d'un 10e référendum sous la Ve République. Sans détails sur la question qui sera abordée, 73% de sondés se sont déclarés "favorables" à un passage aux urnes "dans les prochains mois", donnant ainsi de la perspective à une sortie de la crise avec les Gilets jaunes.

La perspective d'organiser ce scrutin le même jour que les européennes, prévues le 26 mai prochain, séduit moins en revanche, avec 50% des sondés qui l'approuvent, tandis que l'autre moitié préfère attendre "plus tard" dans l'année. Au gouvernement et dans la majorité, on admet toutefois que rien n'est tranché.

Les opposants le réclament

En s'intéressant de près à l'échantillon de sondés sur la base de leur sensibilité politique, on se rend compte que ce sont les électeurs de l'opposition qui adhèrent le plus à l'idée d'un référendum. Tout particulièrement d'ailleurs les sympathisants du Rassemblement national de Marine Le Pen avec 87% d'avis favorables et ceux de la France insoumise de Jean-Luc Mélenchon à 85%.

L'analyse qui peut être faite, c'est probablement la volonté d'infliger un revers cinglant à Emmanuel Macron. Ainsi, cette proportion tombe à tout juste 65% chez l'électorat des Républicains conduit par Laurent Wauquiez. L'autre information de cette enquête, c'est que les macronistes constituent le seul électorat hostile en majorité à ce vote avec à peine 47% d'avis favorables.

Une volonté de prudence

A noter qu'en y couplant la date, les différences s'estompent nettement entre les sympathisants politiques de tous les bords. Les Marcheurs se démarquent à nouveau (54%) en étant ceux qui sont le plus favorables à la tenue d'un référendum le jour des européennes. Et si les écarts se tiennent autour de 50% d'avis favorables avec la marge d'erreur, 48% des insoumis souhaitent, eux, doubler le vote.

Ces chiffres ont le pour moins le mérite d'aller dans le sens des arguments avancés par des députés au sein de la majorité hostiles à un référendum le 26 mai. Ceux-ci estiment que le scrutin pourrait venir parasiter celui des élections européennes, qui apparaissent cette année pourtant plus déterminantes que jamais. L'arbitrage d'Emmanuel Macron devrait toutefois être connu sous peu.