Emmanuel Macron est disposé à interroger directement les Français. C'est en tout cas ce qu'ont assuré au Journal du Dimanche (JDD) des sources du pouvoir. Objectif affiché, soumettre à la décision finale de l'opinion des propositions qui surgiraient des échanges entretenus partout en France à faveur du Grand débat national.
Il faut dire que depuis plusieurs jours, la question est sur toutes les lèvres : sur quoi débouchera concrètement le Grand débat lancé depuis trois semaines par le président de la République ? Visiblement, à l'Elysée tout comme à Matignon, on pense déjà ardemment à la mise en place d'un nouvel appel aux urnes par la voie du référendum, quatorze ans après celui qui avait dit "non" à l'Europe.
L'idée fait en tout cas son bonhomme de chemin en coulisses, recueillant le soutien du du gouvernement et de la majorité. Appelé à intervenir peu après les assemblées générales citoyennes censées synthétiser la matière apportée par les citoyens, le processus serait de l'avis de beaucoup un moyen efficace de calmer définitivement le mécontentement exprimé par les Gilets jaunes.
Une confirmation dans la semaine
Emmanuel Macron ciblerait vraisemblablement le créneau des élections européennes de mai prochain pour prendre l'avis des Français sur les mesures à mettre en oeuvre. On apprend d'ailleurs que le bureau des élections au ministère de l'Intérieur aurait à cet effet contacté un certain nombre d'imprimeurs et de papetiers, afin d'être prêt le jour J dans le cas où l'idée est finalement adoptée.
Du côté du JDD, on explique même, de source sûre, que la décision pourrait être confirmée par le chef de l'Etat dans un maximum d'une semaine. La possibilité est d'ailleurs très fortement envisagée depuis qu'Emmanuel Macron et Edouard Philippe ont affiché leur intérêt commun pour soumettre à un vote certaines des préoccupations soulevées par les Français dans le cadre du Grand débat.
L'opposition sceptique sur la manoeuvre
Toutefois, chez les opposants au président de la République, on affiche une certaine forme de scepticisme. Lors du "Grand rendez-vous" de CNEWS ce dimanche, le patron des Républicains Laurent Wauquiez l'appelait ainsi à faire preuve de prudence pour qu'à l’issue des contributions citoyennes, les réponses politiques touchent du doigt les préoccupations premières des Français.
Ne pas donner le sentiment que tout a été décidé à l'avance, voilà donc le défi qui se présente devant l'exécutif. Mais le président de région Auvergne-Rhône-Alpes prévient face à la perspective d'une réforme des institutions : pas question de dénaturer les institutions de la Ve République et surtout éviter de rendre le pays ingouvernable.