Emmanuel Macron envisagerait depuis quelques semaines de sortir du Grand débat national par la mise en oeuvre d'un référendum. Pour Laurent Wauquiez, l'initiative présente un "risque" certain pour le pouvoir, si celui-ci décidait de soumettre au vote des Français des sujets beaucoup trop éloignés de leurs préoccupations premières sur fond de crise des Gilets jaunes.
Il faut dire que depuis son arrivée à la tête des Républicains, le président de région Auvergne-Rhône-Alpes ne cache pas ses désaccords avec la politique menée par le gouvernement ! Et avec la nouvelle apportée par le JDD d'une possible convocation devant les urnes en mai prochain, l'ancien soutien de François Fillon pose d'ores-et-déjà des conditions particulièrement fermes.
Loin des quelques questions institutionnelles soulevées par l'hebdomadaire, Laurent Wauquiez entend qu'Emmanuel Macron apporte des réponses complémentaires claires sur l'épineuse question du pouvoir d'achat des Français.
Prendre en compte la parole des Français
Et déjà, il prévient : il faudra faire très attention à ce que le Grand débat ne débouche pas uniquement sur des sujets certes importants, mais pas essentiels aux yeux des Français. Le patron de la droite invite donc l'exécutif à ne pas donner le sentiment que tout serait décidé en coulisses en quelques individus, alors que l'opinion tente de se faire considérer depuis douze semaines.
Pas question donc de centrer le débat sur l'évolution des règles électorales ou la modification des institutions, car il estime que si c'est le cas, Emmanuel Macron prendra un bien "grand risque".
Le politicien de 43 ans juge d'ailleurs « normal » que toutes les formations politiques puissent prendre leur part dans la rédaction des questions qui seront soumises aux Français en cas de référendum.
Parler du fond, mais éviter la chienlit
Aucun doute pour la droite, la réponse à la crise des Gilets jaunes passera clairement par une revalorisation nette du travail.
L'appauvrissement des classes moyennes, Laurent Wauquiez appelle Emmanuel Macron à y faire face en posant sur la table du référendum une proposition de baisse des dépenses publiques accompagnée d'une baisse non négligeable des impôts pour les ménages.
S'il entend que le fonctionnement de la démocratie française devrait évoluer, il estime que cela ne se fera pas au détriment de la stabilité.
Le président LR a posé ses conditions : éviter de dénaturer les institutions de la Ve République, pour ne pas rendre le pays ingérable. Un appel qui devrait être suivi le chef de l'Etat, alors qu'à gauche comme l'extrême-droite on réclame le chamboule-tout.