Ils ont tous été unanimes sur la question durant leur entretien avec les journalistes du quotidien Le Monde : la crise des "gilets jaunes" les a bien reboostés. Et si certains comme Jean-François Jactel, adhérent de la première heure, avouent qu'ils commençaient à décrocher du chef de l’Etat, la séquence que le pays traverse depuis deux mois les a réveillés.

Le mouvement aux ramifications diverses s'est emparé des ronds-points, monopolisant l'essentiel du débat public ! Mais, pour le retraité de 70 ans, loin des revendications que peuvent porter les manifestants, ce sont leurs discours aux accents d'extrême-droite et la violence de leurs actions contre la République qui dérangent.

La République menacée

Le « coup de boost » en faveur du président, il est évoqué par la dizaine d’adhérents LaREM croisés à Belleray et à Epernay, lesquels espèrent que du positif sera tiré pour la suite du quinquennat ! Ils ont bien volontiers prêté une oreille attentive aux Gilets jaunes dès le lancement de leur mouvement, mais les « propos haineux contre Macron » n'en finissent pas d'irriter Alain Andrien.

Maire de Belleray depuis 2008, l'ancien socialiste devenu macroniste fustige les violences perpétrées lors des rassemblements et notamment le saccage de l’Arc de triomphe, qu'il ressent comme des attaques de la République. Et déjà, comme les Foulards rouges descendus à Paris, les soutiens d'Emmanuel Macron n'espèrent plus qu’une seule chose : que le désordre cesse enfin pour laisser place au dialogue.

D'autant plus que beaucoup comme Anne Bois estiment qu'une première salve de réponses a été apportée aux demandes, même s'il ne s'agirait que d'une goutte d'eau aux yeux des Gilets jaunes. En attendant, Alain Andrien a, lui, ouvert un cahier de doléances et pris le pouls de ses administrés pour savoir s'il voudrait d’un débat à Belleray.

Un dialogue à reconstruire

Conseillère Pôle emploi, Mme Bois insiste, pour sa part, à faire remarquer que de nouveaux sympathisants du parti ont fait leur irruption dans les comités locaux de la Meuse depuis le début de la crise ! Une tendance qui ne semble pas vraiment isolée puisque la référente LaREM du département de la Marne confirme aussi de son côté que l'effectif des troupes est reparti à la hausse depuis peu.

Bien sûr, s'ils se montrent très critiques à l'endroit des Gilets jaunes, les marcheurs assurent avoir pris, dès le départ, la mesure de ce qui était en train de se passer. Vigneron de 38 ans, Bertrand Trepo assure qu'il n'a pas été surpris par les revendications des manifestants. L'injustice fiscale, les problèmes de mobilité dans la ruralité, il reconnaît ainsi que beaucoup d'habitants d'Epernay ont perçu la limitation à 80 km/h et la hausse de la taxe sur les carburants comme un manque de considération. Des erreurs qu'ils attribuent à la jeunesse de l'équipe autour d'Emmanuel Macron. Retraité de 57 ans, Antoine Lenelle se réjouit en ce sens que le président ait enfin promis. Il devra remettre la main dans les prochaines semaines avec le Grand débat national.