Figure du mouvement des Gilets jaunes, Jérôme Rodrigues a été touché à l'oeil droit samedi dernier lors de l'acte XI de la mobilisation. Un incident que l'intéressé attribue volontiers aux lanceurs de balle de défense utilisés par les forces de l'ordre. Désormais, un rapport établi ce même jour par un policier vient renforcer ce scénario, pourtant mis en doute par les autorités.

Il faut dire que depuis quelques jours maintenant l'événement a cristallisé l'attention autour de la place Beauvau. Au gouvernement tout comme au sein de la majorité à l'Assemblée, on redoute déjà que cette blessure du proche d'Eric Drouet, initiateur du mouvement, ne serve de tremplin à une mobilisation plus importante des manifestants partout en France ce samedi 2 février.

L'enquête suit son cours

Depuis samedi dernier, l’IGPN s'est retrouvé saisie de l'enquête pour faire la lumière sur les circonstances de cette blessure, avec un rapport qui reste très attendu au ministère de l'Intérieur. Du côté du secrétaire d'Etat, Laurent Nunez qui se veut très "prudent" sur le sujet, on émet tout de même quelques réserves sur le scénario avancé dès dimanche par le gilet jaune de la première heure.

Toutefois, dans le détail des informations recueillies par Le Parisien, un policier en poste sur la place de la Bastille samedi lors de l'incident reconnaît avoir utilisé son LBD à peu près au moment où Jérôme Rodrigues a été touché. Un aveu établi sous forme de rapport transmis mardi à sa hiérarchie, sans toutefois permettre d'établir un lien direct entre le tir et la blessure du gilet jaune.

Car s'il note que le tir préalablement signalé parmi les 18 utilisations recensées portait un renseignement horaire inexacte, il n'avait en aucun cas visé l'intéressé. Et déjà, les nouveaux éléments ont été adressés à l'IGPN qui, selon la place Beauvau, a, seule, la compétence pour réellement établir les faits.

Castaner disposé à tirer les conséquences

De son côté, l'émission le « Quotidien » diffusait mardi soir, une vidéo amateur où on peut observer un projectile tiré par un des policiers présents place de la Bastille à proximité de Rodrigues, un peu avant que ce dernier ne s’effondre. Un fait appuyé par une autre vidéo prise dans le même temps, où on peut apprécier le bruit d'une explosion de grenade, suivi d'un coup sec typique des LBD.

Pour l'instant, Christophe Castaner, admet tout simplement que les forces de l'ordre ont procédé à un jet de grenade de désencerclement dont des éclats pourraient expliquer la blessure du militant gilet jaune. C'est tout du moins le seul élément que le ministre de l'Intérieur concède face à la polémique suscitée par les LBD. Mais déjà, le proche d'Emmanuel Macron prévient : aucun contournement des règles d'encadrement mises en place ne sera cautionné. Des sanctions pourraient donc être prises le cas échéant.