Funeste éphéméride pour le monde du show biz francophone que celle de ce lundi 12 août 2012. Ce jour-là, l’on s’attendait à tout, sauf à cette tragédie qui a plongé toute la Côte d’ivoire, la francophonie toute entière et le monde entier dans la frayeur, le désarroi, la tristesse et le chagrin. C’est donc à l’unanimité, que l’on considère que ce lundi 12 août 2019 fera partie des plus macabres de l’histoire de l’humanité. Et pour cause, c’est ce jour, que, dans un tragique accident de la circulation, le chanteur DJ Arafat a dit un pathétique adieu à son pays natal la Côte d’ivoire, à l’Afrique, à la francophonie et au monde entier ; surprenant les mélomanes et tous ses fans.

En peu de temps, et grâce aux nouvelles technologies, la triste nouvelle s’est répandue aux quatre coins de la planète comme une traînée de poudre. Certains n’y croient guère. Mais la réalité est là, tangible. Dans la consternation, la désolation, des voix se sont exprimées à travers la planète pour saluer la mémoire d’un chanteur hors norme. Et, l’esprit de deuil s’est emparé du plus jeune au plus vieux. D’Abidjan à Accra, Lomé, Cotonou, Conakry, Monrovia en passant par Bamako, Ouagadougou, Dakar, Yaoundé, Libreville, Brazzaville jusqu’à Johannesburg et Paris, la vie s’est arrêtée soudainement. Le « Yorôbô » (l’un de ses multiples surnoms) s’en est allé ! « L’ambassadeur de Chine » (son autre surnom) a déposé le micro.

Partout en Afrique et dans le monde francophone, les larmes ont commencé à couler à flot. Terrible fin de vie que rien ne présageait, surtout, en ce lundi suivant le week-end du l’Aïd El Kébir, pour un musicien qui prenait goût à briser les codes établis. Mais, DJ Arafat, c’est aussi le garçon dont on se souviendra pour longtemps le complexe d’œdipe mal réprimé pourtant visible dans ses relations conflictuelles parce que trop fusionnelles avec sa mère Tina Glamour.

Funeste lendemain de la fête de la Tabaski

Le week-end qui a précédé la disparition cruelle de cet artiste de renommée planétaire, tout allait bien, dans le meilleur des mondes en Côte d’ivoire. Les croyants musulmans commémoraient le sacrifice d’Abraham par la célébration de la fête de la Tabaski (l’Aïd El Kébir). Partout dans le pays, la journée du dimanche 11 août 2019 était de fête.

Les familles musulmanes étaient concentrées sur la fête du mouton. L’on se régalait de beaux menus savamment concoctés par les femmes, au son des variétés musicales propre à l’islam soufiste. De leur côté, comme d’habitude, les chrétiens commémoraient la résurrection du Christ. Les lieux de cultes vibraient de chants, de prières, de liturgies et de prédications. Sur la télévision nationale ivoirienne, au cours de la journée, les messages étaient ceux de la piété des croyants de tous bords. Et c’est dans cette ferveur religieuse, qu’en fin de journée, la nouvelle tomba : l’artiste Arafat DJ victime d’un grave accident de la circulation.

En cette soirée de ce dimanche de la Tabaski (l’Aïd El Kébir), on s’imagine bien que les Ivoiriens voulaient sincèrement se reposer car la journée, très festive, les avait épuisés.

Ils auront droit au trouble : le Roi du Coupé décalé roulant sur sa moto serait victime d’un grave accident de circulation ! Plus tard, les quelques rares vidéos disponibles sous la toile permettront de visualiser les circonstances de la tragédie. Il s’agit d’images de cameras de surveillance de rues abidjanaises analysées pour les besoins de l’enquête. On y voit alors, une moto complètement folle dont le conducteur avait difficilement la maîtrise, - celle du roi du coupé décalé, - lancée à vive allure, pour se heurter finalement contre un véhicule qui la précédait. Le sommeil ainsi troublé par cette information de mauvaise augure, les Ivoiriens et tous les mélomanes du monde entier feront face à une nuit longue, trop longue même, au cours de laquelle, des nouvelles contradictoires se succéderont ; les unes annonçant tantôt que l’égérie du Coupé Décalé n’aurait eu qu’un bras cassé, quand les autres évoqueront tantôt, une sortie de comas avec un début de communication orale avec l’entourage.

De quoi rassurer les fans. Mais, la journée du lundi 12 Août 2019 sera des plus courtes. A 8 heures GMT, le Roi du Coupé Décalé rend l’âme. A l’âge de 33 ans. Ainsi, le géant est couché à jamais. Dans la ville d’Abidjan, cette disparition a entraîné un remue-ménage devant la clinique où, il s’est éteint. Ce qui a nécessité l’intervention des forces de l’ordre pour contenir les excès d’une foule meurtrie, déchirée et pleine d’affliction, se sentant trahie par son idole. Dans les cris de pleurs qui allaient de la foule, on pouvait entendre : « Arafat, tu m’as fait ça ? » ou alors, « Arafat, pourquoi si tôt ? »...

Bout-en-train, excentrique, anticonformiste

De son vrai nom, il s’appelait Ange Didier HUON.

Son nom de scène était DJ Arafat. Les surnoms et sobriquets ne lui manquaient pas. On le reconnassait par le corps garni de multiples tatouages, les coiffures aussi fantaisistes que les unes que les autres, des tenues vestimentaires insolites avec des bijoux énormes et les grosses motos sur scènes qui rappelaient un certain Johnny Hallyday. Tout en lui DJ Arafat connotait avec l’extravagance et tel était sa marque de fabrique. Musicien-compositeur intelligent, surdoué, il était une véritable bête de scène dont l’agilité du corps ne laissait pas de place à l’immobilisme durant ses concerts tant ses productions étaient électriques, contagieuses pour son son public. Excentrique, anticonformisme, provocateur, il allait à contre-courant des règles communes car il rêvait d’un monde juste et meilleur dans ses chansons, et c’est ce faisait sa spécificité.

Bout-en-train, il aimait bien le plaisir et savait la communiquer à son public à travers sa musique..

De DJ Arafat, on se souviendra aussi de son complexe d’œdipe mal réprimé à travers ses relations conflictuelles avec sa mère Tina Glamour (artiste chanteuse aussi) dont on avait l’écho à travers les interviews de sa mère elle-même. Les psychologues avertis pouvaient alors dire sans se tromper, qu’à écouter Tina Glamour sur ses relations conflictuelles avec son fils Ange Didier HUON alias DJ Arafat, la souffrance et l’amertume d’une mère protectrice qui avait du mal à voir son fils devenir grand et s’émanciper de sa tutelle étaient perceptibles. Ainsi, Tina Glamour qui tenait tant à retenir à tout prix son fils auprès d’elle ; craignait-elle de se séparer de lui ? Redoutait-elle de le perdre précocement ? Assurément, instinct, intuition et pressentiment maternels ne mentent jamais.