Selena Gomez et Justin Bieber formaient le couple emblématique de la culture pop pour adolescents. Véritables icônes, ils faisaient rêver les jeunes filles et garçons à travers le monde. Pour autant, leur relation n'a jamais été parfaite. Entre 2010 et 2018, ils se sont séparés plusieurs fois, officiellement en raison du comportement infidèle de Justin Bieber. Deux ans après leur rupture, Selena Gomez s'est confiée, et a reconnu avoir été abusée émotionnellement par son ex petit-ami. Mais la jeune femme s'est fait énormément critiquée pour cette prise de parole, et c'est un véritable problème.

Selena Gomez ne veut plus être une victime

Après des années d'absence, Selena Gomez est revenue sur le devant de la scène avec son tube mondial Lose You To Love Me. Cette chanson parle d'amour-propre et de reconstruction après un échec amoureux. Si Justin Bieber n'est jamais cité dans cette balade, il est évident pour les fans qu'elle parle de lui. Une phrase, notamment, ne laisse aucun doute : "En deux mois tu nous as remplacés" clame-t-elle, alors que le chanteur canadien s'affichait amoureux de Hailey Baldwin - sa femme - deux mois après leur séparation.

Dans une interview où elle parle de sa nouvelle chanson, la jeune femme a parlé de son passé en ces mots : "C'est dangereux de rester dans une mentalité de victime. Et je ne suis pas irrespectueuse, je pense réellement que j'étais victime d'une certaine forme d'abus. Un abus émotionnel et c'est quelque chose que j'ai dû comprendre à l'âge adulte".

Les fans de Justin Bieber en colère

Il y a quelques mois, Justin Bieber avait reconnu son comportement abusif par le passé envers ses anciennes petites amies.

Il reconnaissait être devenu quelqu'un d'autre, une mauvaise personne avec un mauvais comportement. Il est connu que le jeune homme avait pendant un temps plongé dans la drogue, sans doute entouré de mauvaises personnes. Cette prise de parole - celle d'un bourreau repenti - a été saluée, beaucoup reconnaissant son courage et son honnêteté.

Mais aujourd'hui, après le bourreau, c'est la victime qui parle. Et les mots qu'elle reçoit sont bien moins encourageants. Les internautes accusent Selena Gomez de parler pour vendre son disque, de prendre la parole trop tard alors que Justin Bieber est désormais marié. Et c'est un véritable problème qui montre bien toute l'hypocrisie de cette société post-MeToo.

Le bourreau est excusé et la victime est blâmée. Le bourreau peut parler pour se repentir mais la victime doit garder sa bouche fermée. Le bourreau se confie en toute honnêteté, mais la victime a forcément une idée derrière la tête pour en parler ouvertement - disons-le concrètement, l'argent.

Des clichés et stéréotypes dangereux qui persistent et qui expliquent pourquoi les personnes victimes d'abus n'osent pas parler. Car on protège les coupables en attaquant les victimes. On trouve des excuses aux coupables tout en ne laissant aucune chance aux victimes.

Selena Gomez devait raconter sa version de l'histoire

Pendant des années, la chanteuse a laissé des personnes parler d'elle, raconter une histoire qui n'était pas forcément la sienne.

Après une cure en hôpital psychiatrique pour soigner sa détresse mentale, elle a trouvé en elle la force de se confier sur son passé de victime - en expliquant qu'elle allait désormais de l'avant. Cette libération de la parole est importante et ne doit pas être stigmatisée. Non, elle doit être encouragée et légitimée, d'autant plus quand le coupable a admis ses méfaits.

La chanteuse est un exemple pour des millions de personnes à travers le monde et, par son discours, doit participer à cette ouverture des mentalités vers un monde ouvert à la parole de la femme. Mais le plus triste dans tout cela, c'est que ce sont des Femmes qui attaquent la chanteuse pour défendre leur idole - alors que jamais Selena Gomez n'a jamais insulté ou attaqué directement son ex.

Le jour où les femmes entre elles se soutiendront, alors la cause pourra véritablement avancer. En attendant, on ne peut que saluer la prise de parole de la chanteuse, en espérant qu'elle sera suivie par d'autres, et que les commentaires haineux la visant n'en décourageront pas certaines qui hésitent surement encore à parler.