Le candidat de la droite est arrivé ce matin à 9h à l'aéroport Rolland-Garros de l'Île de la Réunion. Dès son arrivée, les journaux locaux l'ont assailli de questions, et il a choisi de se poser en victime concernant son accusation d'emploi fictif : " On veut m'abattre et abattre la droite. Je ne laisserai pas faire." Il en a profité pour évoquer un acharnement médiatique contre lui sans précédent. Il doit donc désormais gagner du terrain sur le plan des idées.
Fillon soutenu par de grands élus locaux
Les opinions politiques sont elles aussi extrêmement bien mélangées à la Réunion.
De sorte que l'île a une tradition communiste, mais qu'elle est administrée par la droite, avec le concours de nombreuses municipalités centristes. Ainsi, peu après son arrivée, François Fillon devra s'entretenir avec le Président de Région Didier Robert (LR), la Présidente de Département Nassima Dindar (UDI), le maire de Saint-Pierre Michel Fontaine (LR) ainsi qu'avec le maire de Saint-Leu Thierry Robert (MoDem). Une large franche des politiciens réunionnais, allant du centre gauche à la droite dure, soutient donc François Fillon depuis la fin de la primaire de la droite.
Fillon doit défendre son programme sur l'île du multiculturalisme
A l'élection présidentielle de 2012, les Réunionnais avaient majoritairement voté pour François Hollande.
François Fillon compte donc prendre à son compte la déception provoquée par son quinquennat pour rallier des voix. La première étape de sa tournée dans l'île sera la mosquée de Saint-Denis, plus vieille de France, afin de parler du dialogue interreligieux. C'est oublier que certaines de ses propositions sont motivées par sa foi catholique, qu'il veut remettre au premier plan en utilisant la laïcité comme un glaive.
D'ailleurs, demain matin il assistera à la messe à l'église de Saint-Gilles - ville où la communauté française métropolitaine est la plus grande. Il n'a pas hésité à louer la Réunion pour son multiculturalisme, mais rejette ce même multiculturalisme partout dans son programme.