Positionné au centre gauche de l'échiquier politique français, Emmanuel Macron est souvent qualifié de libéral. Faisons donc un zoom sur les principales propositions déjà formulées par le leader du mouvement En Marche, au cours de ses meetings ou de ses interviews dans les médias.
En matière de travail et de pouvoir d'achat, il souhaite conserver la durée hebdomadaire légale de 35 heures, mais avec davantage de souplesse dans le déclenchement des heures supplémentaires. S'il devient président de la République, Emmanuel Macron augmentera la prime d'activité, versée aux travailleurs les plus pauvres, et supprimera certaines cotisations de la fiche de paye afin d'augmenter le salaire net.
En échange, il propose une hausse de la CSG. Par ailleurs, il souhaite mieux contrôler les chômeurs qui refusent plusieurs offres d'emploi, étendre les indemnités aux indépendants et aux salariés démissionnaires sous certaines conditions, diminuer le plafond de l'assurance chômage, et taxer les entreprises ayant trop souvent recours au CDD. Sur les retraites, il propose un système 'à la carte', afin de pouvoir modifier l'âge de départ selon les individus et les situations.
Fiscalité, santé et environnement
La fiscalité des entreprises sous Emmanuel Macron signera la fin du CICE (crédit compétitivité emploi), qui sera remplacé par d'autres allègements de charges étendus à toutes les sociétés. Pour les particuliers, l'ISF (Impôt de Solidarité sur la Fortune) sera lui aussi remplacé par un "impôt sur la rente immobilière" uniquement, dont le seuil de déclenchement restera fixé à 1,3 million d'Euros.
Les actions et la détention d'entreprise ne seront donc plus imposées.
Sur le thème de la santé, Emmanuel Macron voudrait pouvoir rembourser tous les soins auditifs, oculaires, dentaires et chroniques à 100% d'ici 2022. Il souhaite la vente des médicaments à l'unité pour éviter le gaspillage, et le doublement du nombre de maisons de santé à travers le territoire.
L'environnement n'a pas été oublié par l'équipe de l'ancien ministre de l'Economie, qui préconise la fermeture de toutes les centrales à charbon avec un plan local d'accompagnement pour les salariés. Opposé à l'extraction des gaz de schiste, Emmanuel Macron souhaite nommer un médiateur sur le projet controversé d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes, et conserver l'objectif de 50% d'énergie nucléaire avant 2025.
En revanche, rien n'a été annoncé sur la fermeture des centrales à risques, comme Fessenheim.
Education et sécurité
La politique d'éducation, thème cher aux électeurs de gauche, sera centrée sur l'école primaire si Emmanuel Macron arrive à l'Elysée. Il y créera 12.000 nouvelles classes afin de diviser par deux le nombre d'élèves dans les zones d'éducation prioritaire. Il souhaite également donner davantage de marge de manoeuvre aux chefs d'établissement en collèges et lycées, mais aussi revoir la carte scolaire pour favoriser la mixité sociale.
En matière de sécurité, En Marche voudrait créer 10.000 postes de policiers et gendarmes en trois ans, 15.000 places de prison en cinq ans, et rétablir la police de proximité. La réforme judiciaire de Christiane Taubira sera également retravaillée, afin que chaque peine puisse être exécutée sans aménagement pour celles inférieures à deux ans.