Dimanche soir 20H00, les résultats tombent pour le second tour... Macron réalise un score de 23,75 % contre Le Pen avec 21,53 %. L'ambiance sur les plateaux de télévision se veut plus ou moins sereine, on déclare qu'on s'y attendait, qu'il n'y a là aucune surprise. Dès lors, le ralliement au mouvement "En Marche" d'Emmanuel Macron est immédiat pour la majorité des partis politiques. On appelle au Front Républicain contre le parti d'extrême droite, pour la sauvegarde des intérêts de la République. Mme Cécile Duflot, ancienne ministre de François Hollande, exprime son inquiétude sur le plateau de Cnews face au choix des français.

Les électeurs pourraient bien, cette fois, aller jusqu'au bout... Alors vote d'adhésion ou de contestation ? Qu'est-ce qui mène la France à un choix final complexe ?

Le résultat du premier tour de l'élection présidentielle 2017 peut-il apparaître comme une sanction de la part des électeurs ?

Les Républicains et le Parti Socialiste se sont retrouvés à la porte du second tour, une première dans l'histoire de la cinquième République. Il apparaîtrait que les électeurs ont choisi de sanctionner les "deux grands partis" qui n'ont pas agi, durablement, durant ces dernières années. Mieux que Dallas, la campagne s'est transformée en télé-réalité fionniste et en surenchère médiatique.Vols, mensonges et trahisons, un cocktail que les français se sont, manifestement, lassés de déguster.

Et pourtant, M. Fillon n'a pas hésité à affirmer à son électorat que "les obstacles mis sur sa route étaient trop nombreux et trop cruels", afin de justifier son échec. La perte de votants auprès des Républicains semble pourtant plus élémentaire, avec 8,5 millions de français vivant sous le seuil de pauvreté, il paraissait incongru à l'électorat d'élire un homme mis en examen pour détournement de fonds publics et recel d'abus de biens sociaux.

Le plus surprenant est le résultat dévolu à M. Benoît Hamon, le candidat PS n'obtiendra que 6,35 % de voix. Il semblerait que le ralliement des soutiens du PS à Emmanuel Macron, tel que Manuel Valls ait enseveli le Parti Socialiste, et cette fois pour de bon. L'éclatement de la gauche s'est concrètement matérialisé le soir du 23 avril.

La France Insoumise obtiendra pour sa part un résultat de 19,64 % des voix, une montée surprenante pour le parti, mais les coups d'éclats médiatiques de M. Mélenchon n'auront pas suffi à le faire passer au second tour…

Peut-on dire que le choix des français à l'élection présidentielle apparaît comme confus ?

L'approche sociale de l'élection présidentielle soulève une certaine confusion, si les français ont manifesté abondamment en 2015 contre l'austérité que E. Macron proposait à l'encontre de la protection sociale, il semblerait que tout soit oublié. Finalement, la baisse de la cote de popularité de M. François Hollande n'aura pas empêché les électeurs de voter pour le candidat qui promet de perpétrer sa politique.

Brillant banquier, jeune, dynamique et humanitariste, gagnant ses premiers millions d'euros auprès de la Banque Rothschild et Compagnie, il s'avère qu'il serait, pour les français, le meilleur candidat. Celui à même de les comprendre et à mille lieues de toutes manipulations médiatiques malgré les 9 millions d'euros finançant sa campagne. Le tumulte électoral de ce premier tour s'achève avec Marine Le Pen qui s'est montrée d'autant plus virulente durant cette campagne et qui a pourtant su convaincre un grand nombre des électeurs. Si jusqu'à lors la France se cachait derrière le fait que la montée du FN se nourrissait des votes de sanction et de contestation, il semblerait aujourd'hui que sa montée soit simplement le fait de votes d'adhésion...

Ras-le-bol, coups de gueule ou amalgames de la part d'un électorat mécontent, l'idéologie d'une République démocratique prônant l'égalité semble, aujourd'hui, oubliée, archaïque et désuète. Le choix entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron semble pour beaucoup de français clair et simple mais il faudra sans doute se méfier d'une possible abstention ouvrant la porte à toutes les possibilités pour le second tour de l'élection.