Alors qu'au matin du jeudi 20 avril le procès à l'encontre de la cellule djihadiste "Cannes-Torcy" a été ouvert devant le Tribunal de Grande Instance de Paris, la France est frappée, une nouvelle fois, par une attaque terroriste. À 21h00, dans la soirée de ce jeudi, un assaillant a ouvert le feu avec une arme automatique sur un car de police situé sur les champs Élysées. D'après les autorités, un policier aurait été tué et deux autres seraient grièvement blessés.
Que s'est-il vraiment passé au cours de cette nouvelle attaque terroriste ?
Jeudi 20 avril à 20H50, au 102 avenue des champs Élysées était immobilisé un car de policiers en faction.
Un individu au volant, selon un témoin, d'une Audi A80 grise se serait garé à proximité. Il serait alors descendu du véhicule et aurait tiré sur le car tuant l'un des policiers. L'assaillant aurait, alors, continué de tirer sur les forces de l'ordre blessant deux autres policiers, l'un grièvement et l'autre de manière plus superficielle. Une touriste de nationalité étrangère a été, également, touché par des éclats de tir. Le terroriste a finalement été neutralisé par des tirs de riposte rendus par les forces de l'ordre visées. Une panique générale s'est alors emparée des champs Élysées. Les autorités de police ont, immédiatement, demandé aux passants d'évacuer les lieux le plus rapidement possible et les commerçants ont reçu l'ordre de se confiner dans leur boutique avec la clientèle.
Ils ne seront évacués que plusieurs heures plus tard afin de ne pas polluer la scène. Les forces de l'ordre ont alors bouclé le quartier des champs Élysées et ont rapidement mis en place un dispositif de protection et de sécurité bloquant une grande partie de la circulation. Des véhicules de police ont été placé de telle façon que les routes sont rendues inaccessibles.
Pierre-Henry Brandet, porte-parole du ministère de l'intérieur, a rappelé que cette nouvelle attaque est "un drame pour la police et pour notre pays". Il a souligné par la suite que les autorités ignoraient pour l'heure s'il existait un ou plusieurs complices à la concomitance des faits. Bernard Thellier, ancien négociateur du GIGN, pour sa part affirme que "Paris est neutralisé" par la menace terroriste.
Quelles étaient les motivations de l'auteur de l'attaque terroriste des champs Élysées ?
Le parquet anti-terroriste s'est saisi de l'affaire et l'enquête judiciaire est en cours. Selon le procureur de Paris, François Molins " les investigations techniques et scientifiques se poursuivent". L'identité de l'assaillant est maintenant connue des autorités et elle a pu être vérifiée, mais n'a pas encore été diffusée dans la mesure où les autorités estiment que la France fait face à une attaque terroriste particulièrement élevée et que toute divulgation d'informations pourrait mettre en danger les investigations.Néanmoins, il apparaîtrait que l'homme serait né en décembre 1977 et était connu des services de police.
En 2001, il aurait tenté de dérober une arme à un policier pendant une garde à vue et plus récemment aurait affirmé vouloir tuer des policiers. Il avait été placé en février 2017 devant le juge des libertés et de la détention qui n'aurait pas été en mesure de l'incarcérer faute d'éléments suffisants. Il semblerait que l'État Islamique ait revendiqué l'Attentat et ait reconnu l'identité de l'assaillant sous sa kunya "Aboû Yoûsuf le belge". Les inquiétudes d'une éventuelle attaque étaient présentes, à l'approche des présidentielles, alors même qu'un attentat de réel ampleur avait été déjoué, il y a quelques jours. Mais les motivations de l'assaillant demeurent encore vagues;faire naître une tension forte à trois jours des scrutins, répondre aux appels de Daech qui s'affaiblit de plus en plus du fait des nombreuses frappes qui ont lieu en Syrie, ou la réponse "symbolique" au procès qui s'est ouvert ce jeudi matin.
Certains partis politiques ont déjà joué la carte de la récupération politique devant l'attaque perpétrée. Jugé indécent pour beaucoup, mais stratégique pour d'autres. Le président François Hollande s'est exprimé et a soutenu qu'un conseil de défense sera organisé vendredi 21 avril à 8H00.