Ce samedi 20 Mai, devant un peu moins de 2000 personnes, c'est au Parc floral de Paris que Les Républicains ont officiellement lancé leur campagne électorale pour les élections législatives, dont les deux tours sont programmés pour les 11 et 18 Juin. Après l'éloignement de plusieurs personnalités du parti, comme Edouard Philippe, devenu Premier ministre, il fallait frapper un grand coup. Bruno Le Maire a accepté le poste de ministre de l'Economie, et Gérald Darmanin celui de ministre des Comptes publics. Les Républicains doivent donc désormais faire oublier ces retournements de veste, mais également la cinglante défaite de François Fillon au premier de l'élection présidentielle.
Le but de la manoeuvre est de balayer le gouvernement actuel, et d'imposer une cohabitation à Emmanuel Macron.
Responsable de la campagne de la droite et du centre, François Baroin a chauffé la salle, convaincu d'une victoire possible dans un peu moins d'un mois, même si les sondages annoncent une nouvelle défaite des Républicains. D'après les informations du journal Le Monde, le parti admet en privé qu'il sera extrêmement difficile d'obtenir une majorité absolue dans la prochaine Assemblée Nationale. Toutefois, l'obtention d'un maximum de députés pourraient faciliter une coalition entre Les Républicains et La République en Marche, le mouvement du président Macron.
Par ailleurs, selon François Baroin, la victoire d'Emmanuel Macron le 07 Mai dernier ne reflète en rien les véritables attentes de la population, qui s'est plutôt "rassemblée contre le Front National, et non pas pour Emmanuel Macron".
Des nouveautés dans le programme des Républicains
Pour leur campagne législative, Les Républicains ont légèrement modifié le programme porté lors de la présidentielle par François Fillon. Il y ont notamment réinstauré la défiscalisation des heures supplémentaires, et souhaitent mettre en place une baisse de 10% de l'impôt sur le revenu.
Deux signaux clairement dirigés vers les classes moyennes et populaires, que François Fillon a reconnu avoir délaissées. Le parti majoritaire de droite souhaite également s'adresser aux agriculteurs et à la ruralité, avec la création d'une Agence Nationale du Renouvellement Rural.
Le retour du clivage gauche-droite
Dans son discours, François Baroin a également insisté sur un nouvel impératif : rétablir le clivage historique de la 5ème République entre la gauche et la droite.
Cela n'a échappé à personne, les deux partis classiques de gouvernement (parti Socialiste et Républicains) ont été éliminés dès le premier tour de la présidentielle, ce qui impose donc de sérieuses remises en question. Sans jamais citer les noms des trois ministres présents autour d'Emmanuel Macron, les intervenants au Parc floral du Bois de Vincennes ont qualifié le nouvel exécutif de "pavillon de complaisance qui recouvre du socialisme de contrebande". De plus, François Baroin a souligné que la présence dans ce gouvernement d'ouverture de personnalités issues du parti Socialiste et du Modem montre clairement que les mesures prises pencheront plutôt "à gauche".
LR : des candidats plus jeunes qu'en 2012
Au Parc floral, de jeunes candidats aux législatives ont également pris la parole afin de présenter une image renouvelée de la droite.
Les grands pontes des Républicains, comme Gérard Larcher, Bernard Accoyer et Eric Woerth ne sont pas montés à la tribune. Enfin, on a remarqué l'absence de trois candidats d'Île-de-France : Nathalie Kosciusko-Morizet, Thierry Solère et Gilles Boyer, qui ont tous signé une tribune répondant positivement à la "main tendue" d'Emmanuel Macron.