Un simple remaniement « technique » avait été annoncé. Mais le début de semaine a été plus agité que prévu, poussant plusieurs ministre à quitter leurs portefeuilles. Le MoDem est ainsi le grand perdant de ce remaniement.

Ils quittent le gouvernement

François Bayrou : Après la démission de Sylvie Goulard, sa position était devenu de moins en moins tenable. Finalement, ce mercredi matin, le désormais ex-ministre de la Justice a annoncé qu'il ne serait plus en poste. Cela va lui permettre de se concentrer pleinement sur sa tâche de défense du MoDem dans l'enquête préliminaire qui a été ouverte.

Le chef du MoDem va aussi pouvoir récupérer son mandat de maire de Pau. La décision de François Bayrou a d'ailleurs été saluée par Édouard Philippe et Christophe Castaner, respectivement premier ministre et porte-parole du gouvernement, ce dernier reconnaissant même cette décision « simplifie les choses ».

Marielle de Sarnez : Fidèle parmi les fidèles de François Bayrou, Marielle de Sarnez a donc emboîté le pas de son leader. Vice-président du MoDem, elle pourrait elle aussi tomber sous le coup de la justice dans le cadre de l'enquête qui a été ouverture. Celle qui a été réélue député dimanche soir pourrait tout de même prendre la présidence du groupe MoDem à l'Assemblée nationale.

Sylvie Goulard : L'annonce de son départ, survenue mardi soir par l'intermédiaire d'un communiqué, est clairement celle qui a mis le feu aux poudres concernant les cas Bayrou et de Sarnez.

La désormais ancienne ministre des Armées s'est retirée d'elle même, préférant être disponible afin de pouvoir assurer sa défense dans l'affaire des assistants du MoDem au Parlement européen. Pour rappel, une enquête préliminaire a été ouverture à ce sujet. Sylvie Goulard a donc décidé de ne pas impliquer l'exécutif dans cette affaire.

Richard Ferrand : Il était, a priori, le seul concerné par ce remaniement il y a encore quelques heures. Impliqué dans une affaire immobilière, ce fidèle d'Emmanuel Macron a été réélu à son poste de député dimanche soir lors du second tour des élections législatives. L'exécutif lui a donc proposé de prendre la tête du groupe parlementaire La République en Marche à l'Assemblée nationale.

Ce que Richard Ferrand a accepté, quittant ainsi le gouvernement et enlevant ainsi une belle épine du pied au Président de la République.

Ils intègrent le gouvernement

Nicole Belloubet : Elle remplace François Bayrou en tant que Garde des Sceaux. Femme de gauche, elle faisait partie du Conseil constitutionnel depuis 2013 et a longtemps œuvré en tant qu'élu de terrain à Toulouse, que ce soit à la Ville, au sein de la Communauté urbaine, de la Communauté d'agglomération ou du Conseil régional Midi-Pyrénées.

Florence Parly : Femme d'affaires, elle succède à Sylvie Goulard en tant que ministre des Armées. Là aussi, il s'agit d'une ouverture à gauche, puisque Florence Parly était Secrétaire d’État au Budget entre 2000 et 2002 sous le gouvernement de Lionel Jospin.

Elle a également travaillé chez Air France et à la SNCF.

Stéphane Travert : Cet ancien élu PS avait quitté le Parti socialiste pour rejoindre Emmanuel Macron et En Marche à l'automne dernier. Réélu député de la Manche dimanche dernier, il prend le portefeuille de l'Agriculture et de l'Alimentation.

Nathalie Loiseau : La directrice de l'ENA succède à Marielle de Sarnez en tant que Secrétaire d’État chargée des Affaires européennes. Femme d'expérience, elle a notamment été porte-parole de l'ambassade de France aux États-Unis durant la guerre en Irak en 2003.

Jacqueline Gourault : La sénatrice et membre du MoDem permet au parti de François Bayrou de conserver un membre au gouvernement. Elle est nommée Secrétaire d'Etat auprès de Gérard Collomb, ministre de l'Intérieur.

Benjamin Griveaux : Proche d'Emmanuel Macron, il est nommé Secrétaire d’État à l’Économie auprès de Bruno Le Maire. Une nomination étiquetée « En Marche » qui permet à Emmanuel Macron de bénéficier d'un homme très proche à l'intérieur du gouvernement, après le départ de Richard Ferrand.