Le général de Gaulle n'avait pas planifié de faire une allocution radiodiffusée le 18 juin 1940, alors qu'il se trouvait depuis déjà quelques temps à Londres. C'est le communiqué du nouveau Président de la République, Philippe Pétain, annonçant la capitulation sans condition et le début de la collaboration, qui l'a poussé à répondre le lendemain, au risque d'être considéré comme un renégat par son propre pays.

" Il faut cesser le combat "

Moins épique et passionné, le communiqué du maréchal Pétain a presque été oublié, alors même qu'il a suscité la vague de protestations dont le général de Gaulle s'est fait le porte-parole.

Dedans, le maréchal explique ce qui l'a porté à la tête du gouvernement, il fait un point sur la situation militaire en saluant le courage des soldats français dépassés, selon lui, par la supériorité technologique de l'ennemi, il dit que la France a rempli ses obligations stratégiques vis-à-vis de ses alliés, puis s'érige en nouveau Président de la République. Dès lors, il salue le sort des déplacés de guerre et prononce cette formule, qui est généralement seule retenue : " C'est le coeur serré que je vous dis aujourd'hui qu'il faut cesser le combat."

Ainsi, il demande la résignation des Français et leur unité derrière son gouvernement. Il affirme être à la recherche des meilleures conditions de sortie de crise pour eux, avec l'ennemi - c'est cette initiative qui amènera la France de Vichy à collaborer avec les Nazis. Cette décision, pleine de significations, le général de Gaulle y répond point par point dans l'appel du 18 juin.