Hier, pour la première séance officielle de la nouvelle Assemblée Nationale, il était question de désigner par un vote les membres du bureau présidé par François de Rugy avec, parmi eux, les trois questeurs ayant à charge les finances et l'administration du Palais-Bourbon. Outre deux députés membres de la République en Marche, le troisième élu est Thierry Solère, membre du parti Les Républicains, mais soutien du président Emmanuel Macron. Grâce aux voix de la République en Marche et du Modem, le député de la 9ème circonscription des Hauts-de-Seine a été élu avec 306 voix, contre 146 pour le candidat 'officiel' des Républicains, Eric Ciotti.
Le parti de droite a immédiatement crié au scandale, et le patron des députés LR, Christian Jacob, a parlé de "déni de démocratie". En effet, il est d'usage de réserver un poste de questeur à l'opposition, mais ici, Thierry Solère est plutôt un soutien de la majorité présidentielle.
La défaite amère d'Eric Ciotti
De son côté, le perdant Eric Ciotti demande l'exclusion du parti de tous les députés soutenant le gouvernement d'Emmanuel Macron. Ces derniers ne siègent d'ailleurs déjà pas au sein du groupe Les Républicains. Ils sont membres du groupe Les Constructifs, réunissant des parlementaires LR et UDI de mouvance plus centriste.
Interrogé ce matin sur BFMTV, M. Ciotti n'hésite pas à mettre son ancien collègue au pied du mur : "Thierry Solère, c'est un professionnel de la trahison. (...) Il fait l'objet d'une enquête préliminaire, dans un dossier fiscal important. C'est un choix de confier les finances de l'Assemblée nationale à quelqu'un qui est mis en cause"...