Depuis maintenant 2 mois et demi, Emmanuel Macron est notre nouveau président de la République. Chef des armées, il est le garant de la paix sur notre territoire, tout en étant en première ligne dans les relations diplomatiques que la France entretient à l'international. Mais il y a 24 heures, le Général Pierre de Villiers, chef d'état-major des armées françaises, a annoncé sa démission. La raison : un désaccord formel sur le budget alloué à la Défense sous le contrôle d'Emmanuel Macron.

Pour rassurer ses troupes, le président de la République se rend aujourd'hui jeudi à Istres, sur la base aérienne 125, considérée comme l'un des maillons de la dissuasion nucléaire.

Le but premier est de rassurer les militaires et leur présenter le successeur de Pierre de Villiers, le Général François Lecointre. Ce dernier était jusqu'ici chef du cabinet militaire du Premier ministre.

Visite du président à Istres : un programme chargé

Lors de leur journée à Istres, Emmanuel Macron et François Lecointre assisteront à la présentation des différents avions de la flotte française (mirages, rafales,...) qui participent à la force de dissuasion de notre pays ; c'est également une démonstration de force de la part du nouveau président de la République. La visite sera suivie d'un déjeuner avec les équipages "d'alerte". Emmanuel Macron prononcera ensuite un discours face aux militaires, en réitérant "son soutien aux armées", et en rappelant qu'il a "beaucoup d'ambitions pour elles dans un contexte international difficile".

A la fin de la journée, Emmanuel Macron rentrera à Paris à bord d'un Boeing C135.

Le budget de la Défense en baisse cette année

Pendant sa campagne électorale, Emmanuel Macron avait promis une augmentation du budget de la Défense à hauteur de 2% du Produit Intérieur Brut (PIB) de la France d'ici 2025. En attendant, l'exécutif réclame une coupe nette de 850 millions d'euros dans le budget des armées cette année.

Une annonce qui a déclenché les foudres de Pierre de Villiers, et accéléré sa démission.

Pour l'entourage du président, ces économies n'auront aucune incidence sur les dispositifs actuels, comme l'opération Sentinelle dans la lutte contre le terrorisme : "Il n'y aura pas un soldat en moins d'ici au 31 décembre 2017", promet le gouvernement.

De même, aucun changement important n'est prévu cette année dans les opérations menées à l'étranger.

Pierre de Villiers n'en démord pas

Malgré ces annonces plutôt rassurantes, le Général Pierre de Villiers continue à lister les raisons de sa démission dans un communiqué : "Dans les circonstances actuelles, je considère ne plus être en mesure d'assurer la pérennité du modèle d'armée auquel je crois pour garantir la protection de la France et des Français". Le Général s'est également exprimé à huis-clos face à quelques députés, à qui il a indiqué que l'atmosphère était devenue "intenable".

En guise de réponse, Emmanuel Macron précise que c'est au ministère des Armées de définir le budget de la Défense, pas au chef d'état-major.

En off au Journal du Dimanche, le président ajoute que cette polémique n'aurait jamais dû être rendue publique par Pierre de Villiers. Le chef de l'Etat avait déjà recadré ce dernier la veille du défilé du 14 Juillet en déclarant aux militaires que le président lui-même - et non pas le CEMA - était leur supérieur. "Si quelque chose oppose le chef d'état-major des armées au président de la République, le chef d'état-major des armées change", aurait-il ajouté. Jusque-là, les relations entre le nouveau président et son armée étaient paisibles. Mais l'annonce de la coupe budgétaire de 850 millions d'euros risque de laisser des traces...