Depuis son éviction prématurée au premier tour de l'élection présidentielle 2017, Jean-Luc Mélenchon n'a pas chômé un seul instant. Au contraire de ses rivaux et malgré le choc suscité par la défaite, l'ancien sénateur a su pousser ses pions sur l'échiquier politique en capitalisant une partie des opinions favorables à sa cause, et en élargissant le spectre de son champ d'action en France. Avec sa large victoire à Marseille lors des élections législatives de mi-juin, le nouveau député des Bouches-du-Rhône a en effet accompli une percée majeure dans la recomposition de la sphère politique française avec sa formation La France insoumise.
Fort de son groupe parlementaire à l'Assemblée constitué de 17 députés, le leader LFI représente aujourd'hui l'opposition la plus crédible aux yeux des Français, selon un sondage Ifop publié le week-end dernier par le JDD. Celui qui se réclame être le principal adversaire d'un Emmanuel Macron "mal-aimé", joue déjà de défiance face à la majorité présidentielle à l'Assemblée et appelle de ses voeux à la résistance.
Comment Mélenchon compte-t-il faire barrage à l'action du Gouvernement ?
Afin de fragiliser l'action du Gouvernement d'Edouard Philippe, Jean-Luc Mélenchon prévoit plus que jamais de mener une bataille sur deux fronts, à la fois à l'intérieur de l'Hémicycle et dans la rue. Et si le combat à l'Assemblée semble déjà actée en faveur du Président de la République qui jouit d'une confortable majorité, la marche de la rue demeure elle encore incertaine.
Mais alors, Mélenchon saura-t-il vraiment faire bouger les lignes ? Pourra-t-il profiter de la baisse de popularité du plus jeune président de la Ve République pour faire peser sa voix ? Rien n'est moins sûr.
Vent debout contre la réforme du Code du travail qu'il qualifie déjà de "coup d'Etat social", le député des Bouches-du-Rhône a lancé un vibrant appel à la mobilisation pour une grande marche prévue le 23 septembre à Paris.
Et au risque d'entrer dans un périmètre jusque-là réservé aux syndicats, La France Insoumise ne compte pas s'arrêter en si bon chemin.
D'ailleurs, si les proches du président reconnaissent volontiers une meilleure organisation de la mécanique LFI, l'Elysée s'agace de l'attitude des Insoumis vis-à-vis des députés novices de La République En Marche au sein de l'Hémicycle. Il faut dire qu'avec la rentrée chargée en réformes qui vient de commencer, le Gouvernement n'a vraiment plus droit à l'erreur.