Il y a maintenant quelques mois, ils s'étaient affrontés avec respect et cordialité. Lors de l'élection présidentielle, Jean-Luc Mélenchon s'était imposé lors des différents débats, mais c'est bien aujourd'hui Emmanuel Macron qui occupe l’Élysée. Plusieurs mois après l'élection, le ton est plus rude entre les deux hommes. Le leader de la France insoumise tient à devenir le premier opposant au pouvoir en place. C'est avec cet objectif en tête que se tient ce samedi une grande journée de mobilisation contre la politique du gouvernement. Une manifestation qui se déroule à Paris, et dont Jean-Luc Mélenchon espère qu'elle sera suivie par le plus de monde possible.

Le leader de la France insoumise espère ainsi faire flancher Emmanuel Macron concernant sa réforme du Code du travail. Les participants ont donc rendez-vous à 14 heures du côté de la Bastille, lors d'un événement baptisé « Marche contre le coup d’État social ». Mélenchon espère donc que la rue fera plier Macron. Mais le chef de l’État, en déplacement aux États-Unis pour participer à l'assemblée générale de l'ONU, a répliqué. « Je crois dans la démocratie, mais la démocratie ce n'est pas la rue », a lancé le chef de l’État français sur l'antenne de CNN.

Valls défend Macron et attaque Mélenchon

Jean-Luc Mélenchon, pas vraiment démocratique ? C'est en substance le message qui est revenu cette semaine de la part des différents lieutenants d'Emmanuel Macron ou des membres de La République en Marche.

C'est Manuel Valls, peut-être dans sa quête de marquer des points auprès de la nouvelle majorité présidentielle, qui s'est montré le plus violent à l'encontre du leader de la France insoumise. « Il est un adversaire politique, que j'estime à ce niveau-là, et dangereux pour mon pays, il faut le combattre », a lancé l'ancien premier ministre sur le plateau de BFMTV.

Même ton pour le député LREM Sylvain Maillard, sur le plateau de Public Sénat. « Même s’ils nous proposent toujours une VIe République, une République idéale, les idées qu’ils portent, ce sont des idées de dictature comme on a pu en avoir tout au long du XXe siècle, sous différentes formes, comme on en a une au Venezuela à l’heure actuelle ».

« Qui est ce gugusse pour nous parler comme ça ? », a taclé Alexis Corbière, député France insoumise et lieutenant de Jean-Luc Mélenchon, sur les antennes de France Info à propos de Manuel Valls. Clairement, la tension ne cesse de monter entre les deux camps.

Mélenchon croit au pouvoir de la rue face à Macron

Cette journée de samedi, elle est sans doute beaucoup plus décisive pour Jean-Luc Mélenchon que pour Emmanuel Macron. Le leader de la France insoumise joue tout simplement sa place en tant que premier et principal opposant au pouvoir en place. Entre un Front National en train de se disloquer après le départ de son numéro 2, un Parti Socialiste aux oubliettes et des Républicains en pleine guerre des chefs, la France insoumise sait qu'elle a une place à prendre avec un leader médiatique et charismatique.

« Excellent sondage. 37% me voient bon président. Problème : il n'y a pas d'élection », n'a ainsi pas hésité à lancer Jean-Luc Mélenchon sur Twitter, un réseau social sur lequel il est extrêmement suivi. Celui qui est arrivé quatrième au premier tour de l'élection présidentielle attise ainsi l'idée d'une prise de pouvoir par la rue. Mais pour cela, il a besoin que cette mobilisation de samedi à Paris soit une véritable réussite. Celles du 12 et du 21 septembre ne l'ont pas été. Si cette nouvelle mobilisation fait un flop, Emmanuel Macron aura le mérite de mieux débuter son automne qu'il n'a vécu son été.