Une nouvelle journée de manifestations contre la réforme du Code du Travail a lieu ce jeudi 19 Octobre à travers la France. C'est le troisième rassemblement organisé par la CGT et Solidaires après les mouvements des 12 et 21 Septembre dernier. Si le motif premier de cette journée d'action est la lutte contre la loi Travail, d'autres mots d'ordre ont été donnés, comme la lutte contre certaines réformes fiscales ou la défense du service public. Ce matin, certains rassemblements ont eu lieu, comme à Saint-Etienne ou Lyon. A Paris, le rendez-vous est donné à 14 heures devant la gare Montparnasse.

A Marseille, le patron de la CGT, Philippe Martinez, annonce que cette journée de mobilisation ne sera certainement pas la dernière. Il estime que la colère ne s'apaise pas dans ses rangs, et compte sur la naissance d'un mouvement de lutte contre d'autres projets annoncés par le gouvernement, comme la réforme des "retraites, l'augmentation de la CSG", ou encore "la sélection à l'entrée de l'université". "Le mécontentement, il est là. Il faut fédérer, le faire converger pour que la mobilisation continuer de s'amplifier", ajoute-t-il. Fabrice Angei, le bras droit de Philippe Martinez, interrogé ce matin sur Radio Classique, précise qu'une ordonnance rédigée par le gouvernement ne fait pas totalement office de loi.

A Lutte Ouvrière, l'ancienne candidate à la présidentielle Nathalie Arthaud se félicite de voir plusieurs corps de métiers différents se joindre à la contestation, et espère "que ce ne sera qu'un début".

Transports : trafic normal aujourd'hui

Au sujet des grèves dans les transports, la SNCF annonce un trafic "normal" ce jeudi, malgré l'appel de la CGT-Cheminots et de Solidaires.

SUD-Rail a en effet décidé de ne pas suivre la mobilisation d'aujourd'hui, et préfère miser un grand mouvement national inter-professionnel, qui sera organisé en Novembre. Seules quelques suppressions de trains pourraient avoir lieu localement. Aucun souci non plus concernant le trafic des TGV. Quant aux Intercités, 4 trains sur 5 circuleront.

Prochain rendez-vous le 24 Octobre

Les manifestations d'aujourd'hui ont-elles été organisées trop tardivement ? Oui et non, car une réunion intersyndicale, tenue la semaine dernière, ne s'est pas conclue par un accord entre les différentes formations. La CGT et Solidaires se sentiront donc parfois bien seules dans certaines régions. L'ensemble des syndicats est toutefois critique à l'égard de la politique d'Emmanuel Macron et du gouvernement d'Edouard Philippe. Pour donner quelques exemples, ils craignent le plafonnement des indemnités prud'homales ou la fusion des instances représentatives du personnel, annoncés par la ministre du Travail.

L'appel de la CGT aujourd'hui aurait-il été mal compris ?

C'est fort possible, car c'est sur le mode d'action que les syndicats ne sont pas d'accord. Certains se sont résignés à l'existence d'une nouvelle loi Travail, et préfèrent se concentrer sur les luttes futures, comme celles de la réforme de l'assurance-chômage. La CGT, elle, ne veut rien laisser passer, même si le rassemblement pour soutenir les fonctionnaires n'a pas réuni autant de manifestants qu'espéré la semaine dernière.

Un espoir subsiste : une réunion intersyndicale programmée le mardi 24 Octobre. La CGT, la CFDT, FO et la CFE-CGC seront notamment autour de la table. Mais la direction de la CFDT, dont les locaux accueilleront cette rencontre, continue de traîner des pieds pour descendre dans la rue, malgré les demandes répétées d'une importante partie de ses militants de base.