Aujourd'hui, jeudi 12 Octobre, Emmanuel Macron et le gouvernement d'Edouard Philippe ouvrent le deuxième gros chantier du quinquennat. Après la réforme du Code du travail, voici maintenant celle de l'assurance-chômage, de l'apprentissage et de la formation professionnelle. Pour y parvenir démocratiquement, le président de la République a reçu, dès ce matin, les responsables des syndicats d'ouvriers et de patrons, dans le but de lancer une concertation.

Pour Force Ouvrière (FO), c'est Jean-Claude Mailly qui s'est présenté à l'Elysée pour un entretien d'environ une heure à 9 heures ce matin.

Il a été suivi par Philippe Martinez de la CGT, François Hommeril de la CFE-CGC, sans oublier Pierre Gattaz pour le Medef à 15 heures, mais aussi l'Union des Entreprises de Proximité, la CFTC, la CGPME et la CFDT. Par la suite, des rencontres auront également lieu à Matignon, puis au ministère du Travail afin de discuter des aspects plus techniques. La loi devrait ensuite être présentée au printemps, avant d'une adoption définitive par le Parlement l'été prochain.

Un programme chargé

Le programme des discussions sera surtout centré sur la disparition du RSI qui ouvrira le droit au chômage aux indépendants, mais aussi aux personnes qui choisissent de démissionner de l'entreprise qui les emploie.

A l'ordre du jour également, la réforme de l'apprentissage qui doit être plus attractif, et de la formation professionnelle dont le processus doit être simplifié. Mais dans un contexte de rentrée sociale déjà mouvementée par la réforme du Code du travail, il se pourrait qu'Emmanuel Macron et ses équipes rencontrent une nouvelle fois l'opposition de la gauche et de l'extrême droite.

L'objectif du gouvernement est pourtant clairement établi : après avoir offert davantage de liberté aux entreprises en réformant rapidement le Code du travail, il souhaite donner plus de protection aux salariés en rassurant les travailleurs indépendants tout en proposant une formation de qualité.

Les réformes proposées

Parmi les réformes destinées à être engagées, celle de l'assurance-chômage inquiète autant les syndicats de salariés que les organisations patronales.

Le gouvernement souhaite en effet en modifier le financement. Les indemnités-chômage ne seraient désormais plus seulement alimentées par les cotisations inscrites sur la fiche de paie des salariés. La CSG sera également en partie destinée au financement de ces allocations. Enfin, leur gestion sera assurée par les partenaires sociaux (salariés et patronaux), mais aussi par l'Etat qui arbitrera les débats.

Au Medef, on craint cette organisation tripartite. Rappelons que c'est Alexandre Saubot, membre de la principale organisation patronale, qui préside l'Unedic, le gestionnaire de l'assurance-chômage. Du côté de la CFDT en revanche, on se félicite de cette avancée en terme de démocratisation des discussions inter-syndicales.

Mais une crainte subsiste : la baisse du montant des allocations en cas d'intégration des indépendants et des démissionnaires, qui pourrait coûter plusieurs milliards d'Euros. Si cela devait se produire, FO, la CGT et la CFDT préviennent : les salariés descendront dans la rue.

Au sujet de la formation professionnelle, le gouvernement souhaite développer le CPF (Compte Personnel de Formation), créé pendant le quinquennat de François Hollande. Quant à l'apprentissage, Emmanuel Macron et ses équipes souhaitent augmenter le nombre d'apprentis, en atteignant enfin la barre des 500.000, qu'aucun gouvernement précédent n'a réussi à franchir.