Durant deux heures et demi d'échanges dans l'Émission politique de Léa Salamé, Laurent Wauquiez a défendu sa ligne politique pour le redressement du parti LR et sa position vis-à-vis d'Emmanuel Macron.

Il faut dire que depuis son élection à la tête du parti Les Républicains en décembre, le président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes s'était montré plutôt discret. Une façon peut-être de ménager sa monture avant de s'attaquer à ce qui promet déjà d'être un parcours du combattant.

En effet, redonner de la voix au parti historique de la droite et du centre miné par les luttes internes depuis la fin de l'élection présidentielle ne sera pas une mince affaire pour l'ancien maire de Puy-en-Velay.

Wauquiez entend assumer la droitisation de la droite

Dès le début de l'émission diffusée sur France 2, Laurent Wauquiez a souhaité mettre en avant ses convictions profondes, estimant que l'échec de la droite française à l'heure actuelle était pour l'essentiel due à son triste renoncement pour ses valeurs. Pas question donc pour lui de feindre un éventuel fédéralisme des sensibilités qui ont toujours porté l'UMP, mais plutôt imposer un retour pure et simple à une idéologie identitaire et familiale forte, libérée des compromis qui ont voué la droite à se terrer bien sagement dans le silence.

Le président de Région a donc appelé de ses vœux à une reconquête massive d'un espace politique resté trop longtemps la main mise du Front National, quitte à s'affranchir de la part modérée de son électorat de base. Et il faut dire que les conditions sont plutôt bien réunies pour aller dans ce sens à un moment où Marine Le Pen rencontre de grosses difficultés à remobililiser son électorat.

Macron est l'ennemi de la ruralité, selon Wauquiez

S'il a bien apporté de la clarté sur l'idéologie qu'il espère mettre en œuvre dans son parti, l'ancien ministre de Nicolas Sarkozy s'est aussi fait fort d'une caricature peu flatteuse à l'endroit du president Macron. L'élu local se pose en défenseur des provinces face aux excès du pouvoir parisien incarné le Chef de l'État. Un discours plutôt réducteur de la politique menée jusqu'à présent par le fondateur du mouvement En Marche.

De plus, l'action du Gouvernement, Laurent Wauquiez a promis de bien la tenir à l'œil. Et comme un signe de son vibrant engagement, le nouveau patron LR n'a pas manqué d'interpeller Benjamin Griveaux, secrétaire d'État auprès du premier ministre sur certaines mesures qu'il estime injustes comme la hausse de la CSG. Le duel promet donc d'être intéressé entre les deux nouveaux visages de la politique française.