Dans l'hypothèse où les négociations avec le Sénat ne seraient pas concluantes, le président Macron envisage déjà le recours au référendum pour faire passer son projet de réforme constitutionnelle.

La transformation profonde des institutions françaises, Emmanuel Macron en avait fait un de ses principaux marqueurs durant la campagne présidentielle. Et comme il l'a lui-même annoncé lors de sa présentation de vœux aux Français, le Chef de l'État n'a absolument pas prévu de faiblir ou de reculer face à l'adversité dans la conduite des projets qu'il ambitionne pour la France.

Tout au contraire, s'il prend note les avis divergents, le fondateur d'En Marche garde avant tout le souci de faire.

Une dynamique que le tout jeune président de la République entend continuer de mettre à l'œuvre sur le dossier de réforme constitutionnelle engagé au courant du mois de décembre dernier. Pour l'heure, Emmanuel Macron est tenu par des négociations avec Gérard Larcher, le président LR du Sénat qui jouit d'une majorité à droite. Une position stratégique que le Sénateur des Yvelines compte bien exploiter pour faire pression sur l'Exécutif.

Emmanuel Macron compte aller jusqu'au bout

Si comme certains élus le président du Sénat voit d'un mauvais œil une partie des mesures prévues par la réforme comme la limitation du nombre de mandats électifs dans le temps ou l'injection d'une dose de proportionnelle, Emmanuel Macron entend bien aller jusqu'au bout de son projet.

Dans son entourage, on fait ainsi savoir que le président de la République serait prêt à s'engager sur la voie référendaire dans le cas d'un blocage au Sénat.

En effet, le Chef de l'État est disposé à mettre en avant le nécessaire renouvellement permanent de la vie politique mis en route avec son élection. Le Canard Enchaîné révèle dans son édition paru ce mercredi que le dossier pourrait bien déboucher sur une consultation directe des électeurs.

Le référendum, la bête noire des présidents français

Toutefois, l'initiative reste risquée pour l'Exécutif. La dernière en date du 29 mai 2005 avait à la surprise générale consacré un rejet massif du traité établissant une constitution pour l'Europe. Bien sûr, si rien ne laisse présager d'une hypothèse de refus de sa réforme constitutionnelle alors qu'il bénéficie toujours de la bienveillance des Français, la prudence reste de mise au sein de l'Exécutif.

Pour mémoire, le résultat négatif du scrutin sur la régionalisation avait poussé le général De Gaulle à la démission le 25 mai 1969. Un dossier sensible donc qui nourrit le risque de voir s'inverser la balance de façon surprenante.