Comptant parmi les chantiers d'envergure de l'exercice 2018, la Réforme constitutionnelle portée par le président Macron lui impose aujourd'hui de trouver un compris avec le SénatLa République En Marche est pour l'heure faiblement représentée.

À l'occasion de sa première réunion avec toutes les parties prenantes du dossier mercredi dernier, Emmanuel Macron a voulu faire un point d'étape crucial dans la préparation de sa réforme déjà qualifiée d'historique pour le renforcement des institutions françaises. Il s'agissait d'une part de présenter les grandes lignes du projet et d'autre part d'arrêter le calendrier de la dite réforme.

Et pour cette séance de travail plutôt studieuse, le Premier ministre Édouard Philippe, les présidents de l'Assemblée et du Sénat, François De Rugy et Gérard Larcher, ainsi que les ministres de la Justice et de l'Intérieur, Nicole Belloubet et Gérard Collomb, étaient reçus à l'Élysée par le tout jeune Chef de l'État. Une réception pour le départ d'un marathon censé s'achever vers la fin juillet 2018 selon les vœux émis par l'Exécutif.

Macron en mode séduction auprès du Sénat

Suite à sa cinglante défaite aux élections sénatoriales, Emmanuel Macron se voit à présent contraint de chercher un compromis auprès du président LR de la chambre haute, Gérard Larcher. Et il faut dire que, pour le coup, l'affaire n'est pas gagnée.

En effet, l'entourage du sénateur des Yvelines estime déjà que l'ardeur dégagée le jeune président sur ce dossier devra être tempéré pour s'accoutumer au "temps du Parlement".

Dans les faits, l'article 89 de la Constitution prévoit que le Chef de l'État se doit d'obtenir un vote conforme des deux chambres, avant de réclamer une adoption définitive aux trois cinquièmes du Parlement réuni pour l'occasion en Congrès.

En cas d'échec de la concertation, le président Macron disposera néanmoins du levier "référendum".

Les mesures qui fâchent au Sénat

Si un certain nombre de mesures annoncées comme la suppression de la Cour de Justice de la République ou la réforme du parquet et du Conseil de la magistrature trouvent consensus entre Sénat et Assemblée, d'autres tels que le cumul de mandats posent déjà problème.

Hors de question d'y toucher, de l'avis de Gérard Larcher.

D'un autre côté, il y a des mesures qui pourraient être mises en œuvre par une simple loi organique. C'est le cas de la réduction du nombre de parlementaires et l'introduction d'une dose de proportionnelle dans les élections. L'ancien ministre chiracien se dit d'ailleurs sceptique quant au futur découpage de circonscriptions qui pourrait de son avis défavoriser un certain nombre de territoires.