C’est mardi 9 janvier dans un entretien au quotidien Le Maine Libre que Stéphane Le Foll a courageusement affirmé sa candidature au poste de premier secrétaire du Parti socialiste. « J’ai donc décidé de relever le défi, ou plutôt les défis qui sont face à nous, en présentant un projet devant les militants ». Mais d’autres personnalités politiques de gauche ambitionnent encore.

Les candidats déclarés

Les aspirants à la succession de l’ex-premier secrétaire Jean-Christophe Cambadélis ont jusqu’au 27 janvier pour se porter candidats.

L’élection est prévue le 29 mars prochain, et le Congrès du parti socialiste les 7 et 8 avril 2018.

Seul le parlementaire du Val-de-Marne Luc Carvounas s’était déclaré. Luc Carvounas, l’élu à la double nationalité (française et grec) a déjà un background politique bien rempli. Conseiller régional, sénateur, maire d’Alfortville (Val-de-Marne) aujourd’hui, il fait partie des 35 députés socialistes du groupe Nouvelle Gauche. L’ex-ami fidèle de Manuel Valls n’a pas digéré le soutien que celui-ci apporte à Emmanuel Macron. Il s’entoure désormais des proches de Montebourg. Virulent avec ses adversaires, il prépare un livre et tente de rassembler les fédérations socialistes du pays.

Najat Vallaud-Belkacem a décidé de ne pas se porter candidate. L’ex-ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, comme Bernard Cazeneuve, a quitté le submersible de Solférino.

Elle entame une nouvelle carrière dans le privé en tant que directrice de collection des éditions Fayard. L'ex ministre est certaine que la gauche se ressoudera autour d’un PS refondé. Elle abandonne le navire, mais garde le pavillon qui représente toujours ses convictions. Stéphane le Foll a entendu le message. Et si c’était lui la solution ?

Il demeure une personnalité de premier plan. Le plus fidèle des fidèles de François Hollande, incontournable, ministre de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt, ex-porte-parole du gouvernement, actuellement député de la Sarthe, bénéficie d’un bon capital sympathie.

Un parti « exsangue »

Le PS est un parti de gauche anémié.

La rose est desséchée et la formation n’a pas su se renouveler. La présidentielle a privé le mouvement de second tour, et les législatives ont vidé les caisses du clan faute de cotisants. La vague LRM a laissé les socialistes sur le carreau. Avec Solférino en vente, des militants affaiblis, une représentation citoyenne de l’ordre des 6 %, les élections européennes et municipales ne s’annoncent pas sous les meilleurs auspices pour le PS. Stéphane le Foll, professeur d’économie de profession, insiste sur le fait qu’il n’a pas voté le budget et veut se poser comme le défenseur des classes moyennes et populaires. Il juge la politique fiscale du gouvernement dangereuse et craint les inégalités qu’elle pourrait entraîner.

Il va tenter de restaurer un dialogue entre le parti Socialiste et les Français. Souhaitons que les militants lui pardonnent sa défection des rangs de Benoit Hamon lors des présidentielles.

Les candidats qui réfléchissent

Julien Dray affirme envisager lui aussi de postuler comme premier secrétaire du PS. Le conseiller régional d’Ile-de-France, âgé de 62 ans, est le plus expérimenté de la vie politique du Parti socialiste. Conseiller de François Mitterrand, de Lionel Jospin et de François Hollande pendant leur mandat, il compte tout de même quelques « affaires » à son passif.

Emmanuel Maurel, député européen de 44 ans se dit héritier de Benoit Hamon et souhaite orienter le bateau à gauche toute.

Mais qui le connait ?

Rachid Temal tient actuellement la barre du navire comme coordinateur de la direction collégiale du PS depuis six mois. Ce quadra ne bénéficie d’aucune popularité, et ses talents de gestionnaire partagent les militants.

Olivier Faure est député de Seine-et-Marne et président du groupe Nouvelle Gauche à l’Assemblée nationale, mais devra faire preuve de plus de précision et de détermination pour séduire les militants.